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11/03/2008

Bulletin International de Développement Local Durable 

Bulletin d’information #53
1 Novembre 2008


Sommaire

Message de l’équipe éditoriale

Le rôle de la société civile dans le développement
Forum parallèle des Organisations de la Société Civile (OCS) d’Accra : 31 août et 1er septembre 2008

Forum Social Européen Malmö, 18 Septembre 2008
Séminaire : Construire une Économie Alternative et Solidaire


Message de l’équipe éditoriale


Dans ce numéro, nous vous présentons deux reportages sur des rencontres internationales. La rencontre des Organisations de la société civile (OSC) tenue à Accra au Ghana et un séminaire sur la construction d’une économie alternative et solidaire pendant le Forum Social Européen tenu en Suède. Ils témoignent tous les deux du fait que les formes d’organisation du mouvement de la société civile, dont le syndicalisme fait aussi partie, se construisent pour répondre aux besoins fondamentaux des populations. Nous sommes heureux d’y être partie prenante, même si c’est de manière modeste.

Nous avons le plaisir de vous annoncer que Judith Hitchman, dont vous avez déjà lu plusieurs contributions, nous rejoint dans l’équipe éditoriale. Sa présence ouvre plus largement le champ interculturel au monde anglophone du fait de son origine irlandaise, de son savoir-faire professionnel d’interprète, de sa participation continue aux Forums sociaux, thématiques, continentaux et mondiaux. Ceci lui donne une grande connaissance des domaines dont traite ce Bulletin et qui sont aussi les siens.

Équipe éditoriale
Yvon Poirier
Martine Théveniaut


Le rôle de la société civile dans le développement
Forum parallèle des Organisations de la Société Civile (OCS) d’Accra : 31 août et 1er septembre 2008


La question de l’aide au développement, principalement du Nord vers le Sud, est un enjeu majeur depuis plus d’un demi-siècle. La majorité des pays donateurs est membre de l’OCDE et a adopté diverses stratégies depuis les années 60. Or, les écarts entre «riches» et «pauvres» de notre planète ne seulement ne diminuent pas, mais s’aggravent dans certaines régions du monde. Souvent « l’aide» n’était qu’une méthode déguisée pour favoriser les exportations : le pays recevant l’aide étant obligé d’acheter au pays donateur (dit «aide liée»).

Historique du processus

Avec l’adoption des Objectifs du millénaire (ODM) par l’ONU en 2000, objectifs devant réduire de 50% le nombre de pauvres sur la planète en 15 ans, les pays donateurs se sont questionnées sur l’efficacité de l’aide, d’autant plus que de nombreux pays ont réduit leur efforts (en pourcentage de leur PIB). D’ailleurs, bien peu de pays respectent les engagements pris en 2000 de consacrer l’équivalent de 0,7% de leur PIB à l’aide internationale.

Ainsi, en 2003, les pays donateurs ont décidé d’harmoniser leurs programmes et en 2005 adoptent la Déclaration de Paris qui établit des règles importantes concernant l’efficacité de l’aide. En particulier, il y a une volonté de responsabiliser les pays qui reçoivent l’aide publique envers l’administration, la transparence et la gestion de l’aide.
Bien d’accord avec le principe de responsabiliser les pays qui reçoivent l’aide, les organisations de la société civile, et en particulier les ONG de développement, ont vite réalisé que dans la Déclaration de Paris il n’est nullement question de la société civile.
Les OSC du Nord comme du Sud ont été évincées des actions d’aide au développement. Elles se sont rapidement mobilisées et décident, lors du Forum Social Mondial de 2007 à Nairobi de tout mettre en œuvre afin de faire reconnaître le rôle à part entière de la société civile dans le processus de développement. En même temps, l’Agence canadienne de développement internationale (ACDI) à proposé aux pays donateurs la mis en place d’un groupe de travail pour examiner comment la société civile pourrait jouer un rôle dans le développement.

Ces deux initiatives préparaient la rencontre des pays donateurs et récipiendaires de l’aide, se tenant à Accra en septembre 2008, afin de faire le point, trois années après l’adoption de la Déclaration de Paris.

Les OSC, pratiquement absentes de la rencontre de Paris en 2005, ont effectué un important travail préparatoire (documentation, site web Better Aid) et organisé un Forum Parallèle qui a regroupé près de 700 personnes, à la veille de la rencontre des pays donateurs. Le travail préparatoire, et la tenue du Forum, aura permis à la société civile de faire sa place et d’être reconnue comme acteur à part entière du développement; et ce de la part de la majorité des pays concernés, pays donateurs et pays récipiendaires de l’aide.

Progrès réalisés

La Déclaration de la société civile, adoptée par consensus lors du Forum, fait d’utiles propositions, dans le sens général du courant altermondialiste (disponible sur le site web Better Aid - voir plus bas).
Parallèlement les OSC se sont fait accréditer afin de participer au forum officiel. Ainsi, au lieu de 14 personnes comme en 2005, 80 représentants des OSC étaient présents et bien préparés. Ils se sont fait le porte-parole de l’ensemble des OSC et de leur message politique. De même, le rapport du groupe de travail piloté par l’ACDI a déposé des recommandations précises pour l’inclusion de la société civile dans l’aide au développement.

Ainsi, des progrès ont été réalisés. Le Programme d’action d’Accra (PAA), approuvé par les pays participants, reconnaît ce qui suit :
Paragraphe 20. « Nous réaffirmons notre engagement auprès des OSC, considérées comme de véritables acteurs indépendants du développement, produisant des efforts complémentaires de ceux des pouvoirs publics et du secteur privé. Nous avons un intérêt commun à nous assurer que la contribution potentielle des OSC au développement est pleinement mobilisée ».

Certains pays, dont les USA et le Japon ont empêché l’inclusion dans le PAA d’engagements par revendications telles que des engagements de plus longue durée par les pays donateurs où encore d’éliminer l’aide «liée». Malgré tout, il s’agit d’une réelle avancée des OSC. Les obstacles, néanmoins, sont considérables pour obtenir, comme ils le demandent de transférer à l’ONU le suivi des questions liées à l’aide et au développement. Pour l’instant, le contrôle reste à l’OCDE. Et comme plusieurs l’ont affirmé pendant le Forum Parallèle, la démarche concernant « l’efficacité de l’aide » ressemble fort à une forme de néo-colonialisme. Les pays riches imposent leurs conditions tout en ne respectant pas leurs engagements (0,7% du PIB). Dit autrement, les pays en voie de développement doivent rendre des comptes sur l’utilisation qu’ils font de l’aide, mais les pays riches ne rendent pas de comptes du non-respect de leurs engagements.

Probablement, l’aspect le plus encourageant et motivant est de voir s’affirmer et s’organiser un mouvement collectif de la société civile, au niveau mondial, pour obtenir une véritable politique de développement reposant sur « la reconnaissance explicite des droits humains, l’égalité entre les sexes, le travail décent et la durabilité environnementale comme objectifs de l'aide ».

Auteur : Yvon Poirier
Participant au Forum Parallèle
Pour informations :
Site des OSC : www.betteraid.orf
Site des gouvernements : www.accrahlf.net

Forum Social Européen Malmö, 18 septembre 2008
Séminaire : Construire une Économie Alternative et Solidaire

Un séminaire à l’initiative de GEAN : le Réseau Mondial des Alternatives Économiques.


Ce réseau a été fondé par Pasqualino Colombaro, de Cambridge Massachusetts aux États Unis. Pasqualino est un militant syndical et communautaire (équivalent du développement local en France). Pendant de longues années, il a représenté le Syndicat International des Employés des Services Publics. Né à Abruzzi, en Italie, il est également membre fondateur de Jobs with Justice, Le Conseil Syndical Italo-Américain, Working Massachusetts et du Centre des Études Sociales Internationales à Rome. Il fut parmi les premiers au Massachusetts à organiser le débat local, national et international sur le rôle du syndicalisme et des initiatives indépendantes des travailleurs sur la capacitation économique et sociale, ainsi que sur les droits sociaux dans une économie mondialisée.

Les objectifs du séminaire étaient d’aller vers la construction d’un réseau mondial de façon à rejoindre « les meilleures pratiques » de l’économie alternative dans la perspective d’en faire l’objet d’une suite lors du Forum Social Mondial de Belém au Brésil en janvier 2009.

Pour atteindre ces fins, les échanges ont pris un regard critique sur des exemples les plus significatifs dans les champs de l’économie sociale ou solidaire, d’unions coopératives et syndicales soient des alternatives initiées par le secteur public et privé, aux États Unies, en Europe (Hongrie, Italie, Danemark, en Suède et en France) et au Venezuela.

Le débat général a tenté d'établir un lien entre ces expériences à une théorie sous-jacente, en tenant compte de la façon dont les protections sociales et les économies d'échelle devraient être prises en compte dans la formation d'une nouvelle vision économique mondiale. À mesure que de nouvelles pratiques de production et d'organisation se développent dans le contexte d’une économie sociale et solidaire, cela fait contraste à la période actuelle, marquée par de profondes crises sociales, économiques, politiques et environnementales qui engagent négativement l'État, les entreprises, les institutions financières et les syndicats.

Commentaires:
Environ 80 personnes, dont la plupart ont exprimé le souhait de se joindre au réseau en construction, ont participé au séminaire. Ils ont représenté des expériences et des organismes des États-Unis, le Royaume-Uni, la Norvège, la Suède, l'Espagne, l'Italie, la France, la Suisse, la Belgique, la Hongrie, l'Amérique latine, l'Afrique du Sud. Une large gamme de perspectives ont été développées, basées sur des approches alternatives au modèle dominant. Leur dénominateur commun est l’approche partant du bas, égalitaire, qui donne du pouvoir aux travailleurs (empowerment en anglais) et qui augmente l’impact social et économique quelque soit le secteur en question.

La gamme des expériences présentées a inclus des approches larges (les coopératives en Amérique Latine et en Italie) ainsi que d’autres plus spécifiques (Pactes Locaux, URGENCI de la France et la Cooperativa Puzon du Venezuela). Hilary Wainright de TNI (Transnational Institute) a parlé des succès du syndicat Unison à la ville de Newcastle, en Grande Bretagne, en abordant la question clé d’actualité de la défense des services publics de la privatisation, grâce à l'institution de nouvelles formes d’organisation de travail horizontal et de livraison de services de haute qualité au public.

La dimension des finances alternatives a été abordée avec le système des SELS (Systèmes d’Échanges Locaux) en Hongrie, nés de la nécessité économique ainsi que de trois banques : Ekobanken de Suède, Merkur Bank du Danemark et Banca Etica de l’Italie. Pour leur part, ces trois banques, en dépit de leurs spécificités respectives ont tous eu du succès à promouvoir des alternatives positives et éthiques par le financement d’initiatives économiques nouvelles.

Les seuls aspects négatifs du séminaire résultaient d’erreurs du comité d’organisation du Forum Social Européen : oublis d’inclure le séminaire au bon endroit dans le programme a réduit le nombre de participants et des cabines d’interprétation non fonctionnelles en l’absence d’un nombre suffisant de techniciens (ce qui n’a pas empêché les interprètes de faire un travail de grande valeur).

Toutes les présentations et la documentation de référence du séminaire peuvent être trouvé à:
http://openesf.net/projects/alternative-economies/home


Judith Hitchman qui a participé au séminaire comme intervenante à partir de l’exemple des Pactes Locaux et d’URGENCI (An Urban - Rural Network: Generating new forms of Exchange between Citizens)


Nos Bulletins sont disponibles sur le WEB :

http://developpementlocal.blogspot.com/
www.apreis.org/

Remerciements à nos traducteurs :
Évéline Poirier (Canada) pour l’anglais, Brunilda Rafael (France) pour l’espagnol et Michel Colin (Brésil) pour le portugais.

Nous contacter (pour informations, nouveaux abonnements ou désabonnements)
Yvon Poirier ypoirier@videotron.ca

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