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7/03/2011

Bulletin International de Développement Local Durable
Bulletin d’information #80
1ier Juillet 2011

Sommaire

Objectifs du Sommet RIO+20

Message de l’équipe éditoriale


Le Sommet de Rio de 1992 a eu le grand mérite de mettre les problèmes environnementaux et les principes d'un développement durable à l'ordre du jour des questions politiques mondiales. Les représentants du monde socio-économique, les Etats et la société civile ont été placés devant la réalité : comment transformer le modèle de production et de consommation afin d’assurer un avenir viable à l'humanité et à la biosphère ? En vingt ans, nous avons pris conscience que les ressources sont limitées et nous savons que les solutions classiques de relance économique seront impuissantes à régler les problèmes. Globalement, la situation s’est dégradée : pauvreté durable, croissance de l'extrême pauvreté dans les pays moins développés, augmentation de la dépendance alimentaire, approfondissement des inégalités sociales et économiques, réduction de la biodiversité, pressions insupportables sur les écosystèmes, accélération des changements climatiques et du réchauffement mondial.

Sommes-nous aujourd’hui capables de sortir de la schizophrénie politique qui, d’un côté propose des solutions vertes, équitables et durables, et qui de l’autre impose stratégies et mesures clairement orientées dans la direction opposée au nom de la compétitivité et de la libre concurrence ? Redéfinir les termes du débat en fonction de ces réalités, tel est l’enjeu du Sommet RIO+20 qui se tiendra au Brésil, du 4 au 6 juin 2012. La volonté politique d’un consensus sera difficile à obtenir.

Si nous, en tant que société civile, nous laissons piéger par la cacophonie des points de vue partiels, partiaux ou des réponses expertes sans base démocratique, si nous ne mettons pas sur la table de la négociation des propositions concrètement systémiques, qui le fera ? Comme nous l’écrivions dans le n°78 du Bulletin (mai 2011), nous pensons que les approches alternatives sont aujourd’hui plus réalistes que l’irresponsabilité qui règne au sommet et nous a conduits dans le mur. L’impérieux « dégage ! » des peuples pour abolir des régimes autocrates et auto-proclamés, l’indignation de la jeunesse du monde dont nous avons compromis l’avenir, sont autant de raisons pour ne pas désespérer. En effet, la génération qui nous succède se pose, à son tour, la question de transformer l’inacceptable en espérance.

Ce n° du Bulletin est consacré à des initiatives engagées dans le cadre de la préparation du Sommet de la Terre. Nous relayerons tout particulièrement les dynamiques qui affirment la voie citoyenne comme choix politique, jusqu’à juin 2012. On ne réussira pas le changement de cap sans la participation active des communautés et des peuples à la construction des réponses aux problèmes qui les concernent. Le global et le local sont indissociables.

Ce sera une contribution aux échanges intercontinentaux du RIPESS international : Le FBES (Forum Brésilien de l’Économie Solidaire) est partie prenante de la coupole des ONG brésiliennes et des mouvements sociaux qui animent la préparation d’un Sommet des peuples, accueilli à Rio de Janeiro du 4 au 6 juin 2012 et qui invitent à contribuer pour s’associer à « la réinvention du monde ».

Prochaine parution : 1er septembre

Nous sommes heureux de vous informer que notre Bulletin est maintenant disponible en japonais. Il est traduit en japonais par Yuko Wada du Policy Research Institute for the Civil Sector (PRICS) de Seikatsu Club Cooperative Union du Japon. Le dernier numéro disponible est le numéro 78. Disponible sur demande.

Équipe éditoriale
Judith Hitchman
Yvon Poirier
Martine Theveniaut


Objectifs du Sommet RIO+20

Selon la résolution de l’ONU - A/RES/64/236 - la Conférence a trois objectifs : obtenir un engagement politique renouvelé pour le développement durable; évaluer les progrès et les lacunes dans la mise en œuvre des résultats; relever les défis nouveaux et émergents. La Conférence aura deux thèmes officiels : « l’économie verte dans le cadre de l’éradication de la pauvreté et du développement durable » ainsi que « le cadre institutionnel du développement durable ». Il est évident qu’il faut aller plus loin.
 L’économie verte, nouvel oxymore, ne garantit en rien le respect du principe fondamental de «durabilité», ni l’engagement de combattre surconsommation, individualisme, ou court-termisme. Le concept ne se positionne pas non plus en relation avec la démocratie, 4ème composante adjointe dès 1992 aux 3 autres (économie, écologie et social) dans la Charte de Curitiba et reste un maillon très faible, dès 1992, avait lancé la réalisation d’Agenda 21. Leur bilan critique et constructif à l’échelle internationale serait du plus grand intérêt.
 Concernant le cadre institutionnel, le principe de la souveraineté nationale et le droit de la concurrence pour les activités économiques sont inappropriés, voire contraires à la mise en œuvre des principes d’intérêt général supérieurs. On peut espérer faire progresser l’idée d’aller vers des accords contraignants.
 Enfin, comment fonder une autorité légitime dans un monde aux interactions enchevêtrées ? Quelle est ma responsabilité dans l’économie, la société, la culture et la nature ? Comment relier ces grands domaines entre eux et avec ma vie personnelle ?

Les réponses sont à inventer à nouveaux frais dans ce contexte inédit.
La création du Collectif français RIO+20
Dès la fin 2010, un petit noyau d’associations animées par l’association 4D en a pris l’initiative pour mobiliser et inscrire le plus grand nombre d’acteurs dans la transition vers un nouvel état du monde au XXIe siècle. Il rassemble aujourd’hui des acteurs très différents de la société civile, ainsi que des syndicats et poursuit deux objectifs :
- penser le changement et faire des propositions concrètes dans 5 groupes de travail : chacun d’entre eux produira un document de réflexion d’une dizaine de pages, faisant apparaître dissensus et consensus, aboutissant sur des propositions pour les négociations officielles, visant une mise en débat et des discussions publiques.
- préparer la mobilisation dans une logique internationale au travers d’évènements en France et avec nos partenaires internationaux sur d’autres continents : afin de transmettre un contenu adapté au grand public, projeter le changement vers un autre paradigme et soutenir la transition, promouvoir une solidarité internationale à régime obligatoire.

Les P’ACTES Européens ont rejoint le Collectif français RIO+20 dans le Groupe de travail sur l’économie verte depuis la mois de mars 2011 pour apporter leur pierre :
1- au Collectif français RIO+20 pour illustrer par des exemples et des témoignages et proposer « Refonder l’économie à partir du territoire » :
« Les territoires remplissent des fonctions centrales de coordination des relations entre acteurs et entre échelles et de gestion des réponses aux problèmes essentiels de l’économie réelle et du vivre ensemble. Ils doivent donc être reconnus comme des acteurs sociaux et économiques à part entière.
Des réponses existent sur les territoires en matière d’emploi, d’alimentation, de développement local durable, de culture, de financement, de services locaux, de transports, de citoyenneté… Elles agissent déjà comme levier de l’économie locale. Sous différents statuts juridiques, marchands et non marchands, ces organisations quittent l’économie du seul profit lucratif, produisent et réinvestissent les bénéfices sociaux, génèrent un capital social territorial ».
2- au débat européen : Priscila Soarès, coordinatrice de projet à l’Associação IN LOCO (Algarve, Portugal), membre des P’ACTES a répondu à l’appel à consultation publique sur « la position de l’Union Européenne dans la Conférence sur le développement durable de juin 2012.

Deux points des propositions qu’elle a développés sont repris ici :

La place des PME dans la transition :« Le Pacte mondial concerne principalement les grandes entreprises (…). Or il serait beaucoup plus nécessaire de mobiliser les petites et moyennes entreprises. Ni l'ONU ni l'un de ses organes ne peuvent les atteindre directement, mais il est possible d'approcher, de promouvoir et d'encourager les expériences et les mouvements du monde entier qui comptent sur la participation des PME dans les processus locaux et régionaux axés sur le développement durable et la démocratie participative. Cette option ouvrirait à la compréhension de comment les PME sont associées au service des communautés et des territoires et comment elles sont interconnectés avec d'autres acteurs également impliqués dans les mêmes expériences et les mouvements ».
L’échelle européenne que vise tout particulièrement les P’ACTES: « L'Union européenne doit devenir une réalité plus cohérente - en termes politique, économique et social - afin de jouer un rôle clé lors du Sommet. Sans un changement intrinsèque dans ce sens, l’UE perdra la capacité de fournir de nouvelles idées et la crédibilité nécessaire pour mobiliser les citoyens, organisations de la société civile ou les Etats.
Comment l'Europe peut-elle assurer un soutien financier généreux pour la construction de la gouvernance et la capacitation, s’il n'y a pas de position européenne commune en ce qui concerne le financement de l'ONU et ses organes?

Dans le droit fil de sa tradition, l'UE peut et doit proposer et promouvoir une participation large et profonde de la société civile dans le processus de réalisation du développement durable aux niveaux européen, national, régional et local. Ce faisant l'Europe poursuivra cet objectif principal au sein de son territoire et fournira des exemples et des modèles de gouvernance qui peuvent être utiles et inspirer au niveau international.
En parallèle, l'UE peut promouvoir l'intégration des responsabilités de durabilité dans la responsabilité sociale des entreprises, améliorer et élargir le cadre conceptuel de son action.

Tout aussi important serait d'intégrer la stratégie de développement durable dans la stratégie européenne à 2020, pour surmonter une approche fragmentée et sectorielle du développement durable ».
Téléchargeable en anglais (Fiche 30 avril 2011) http://www.pactes-locaux.org/

3- à la feuille de route du Réseau européen de l’Economie sociale et solidaire qui organise son congrès de fondation en les 9 et 10 septembre 2011 à Barcelone. Les P’ACTES co-animent un groupe de travail avec le Réseau d’économie solidaire Catalan « Xarxa d'economia solidària » (XES) « ESS, développement territorial, souveraineté alimentaire : quelles convergences existent pour construire collectivement ? ». http://wiki.ripesseu.net/index.php/Groupe_de_travail_3

4. à des informations dans l’agenda international du Bulletin,

Informations sur la mobilisation des sociétés civiles :
L’article 21 de la résolution 64/236 de mars 2010 : "Engage tous les grands groupes à participer activement aux activités préparatoires, à toutes les étapes". Un stake-holder forum est organisé en amont pour promouvoir la participation des organisations de la société civile qui sont en lien avec l’ONU. Rappelons que dans la définition onusienne les groupes majeurs de la société civile sont les ONG, les syndicats, les entreprises, les autorités locales, les communautés scientifiques, les femmes, les jeunes, les paysans, les peuples autochtones. http://www.earthsummit2012.org

Mobilisations engagées :

Le 3 novembre 2010, un Comité de facilitation de la société civile brésilienne a été constitué à l’initiative des organisations environnementales et sociales et des mouvements sociaux brésiliens. Il est appelé «Sommet des peuples» et porte «la marque de l'autonomie. Il combinera la pluralité avec la possibilité de dialogue avec les officiels et les autres secteurs dynamiques".
http://www.ong-ngo.org/IMG/pdf/CALL_FOR_CSFC_RIO20_final.pdf
http://vitaecivilis.org/rio2012/images/stories/pub/Venez_reinventer_le_monde_a_Rio.pdf
Ce sommet des peuples est en grande partie initié et soutenu par IBASE (Instituto Brasileiro de Análises Sociais e Econômicas) (en portugais) http://www.ibase.br/

La Fondation pour le Progrès de l’Homme pour sa part met ses ressources et celles de plusieurs de ses partenaires au service de la préparation de ce Sommet des peuples. Un site est ouvert qui "vise à donner une vision d'ensemble de la mobilisation internationale.
www.rio20.net en 4 langues

Martine Theveniaut

Pour en savoir plus (en français en partiellement en anglais)
www.association4d.org/
www.affinitiz.net/space/rio2012 est un espace créé afin de faciliter les échanges du Collectif Rio+20 et de favoriser les échanges de productions entre ses membres.
Les informations sont disponibles en anglais et portugais
Calendrier d’Evénements et Manifestation autour de la Conférence Rio-2012 http://collectif-france.rio20.net/files/2011/06/Agenda_RIO_20_2011_2012.pdf
Rapport PNUE sur l’Economie Verte : http://www.unep.org/greeneconomy


Nos Bulletins sont disponibles sur le WEB :
http://developpementlocal.blogspot.com/
www.apreis.org/

Remerciements :
Paula Garuz Naval (Irlande) pour l’espagnol
Michel Colin (Brésil) pour le portugais
Évéline Poirier (Canada) pour l’anglais
Judith Hitchman (France) pour la révision en anglais

Nous contacter (pour informations, nouveaux abonnements ou désabonnements)
Yvon Poirier ypoirier@videotron.ca

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