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3/01/2006

Bulletin International de Développement Local Durable
Bulletin d?information #26
1 Mars 2006

Sommaire

Message de l?équipe éditoriale

Développement par le bas
Vision en provenance de Hongrie

Démocratie mondiale : visions et stratégies de la société civile
Conférence de Montréal en mai 2005

Institut Européen de l?Économie Solidaire (INEES)
Newsletter : Invitation à abonnement

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Message de l?équipe éditoriale

Dans ce numéro, nous vous présentons un extrait d?un texte publié par Éva G. Fekete de Hongrie sur l?approche de développement par le bas. En plus de quelques éléments plus théoriques dans un tableau préparé par Mme Fekete, le texte explique les défis du développement local et régional en Hongrie. Le texte complet (12 pages) est disponible sur demande (en anglais seulement).

Mme Fekete est « géographe sociale » rattachée au Centre d?études régionales de l?Académie des sciences de Hongrie et à l?Université de Miskolc. Elle est impliquée dans de nombreuses organisations en Hongrie et en Europe. Elle est notamment membre du conseil d?administration de VIRGILE, réseau européen d?associations d?animation rurale. Mme Fekete était partie prenante avec Francisco Botelho et Yvon Poirier du projet de construction d?un réseau international d?acteurs du développement local (2002-2003).

Dans un autre texte, Martine Theveniaut analyse et résume le rapport, qui vient d?être rendu public, de la conférence de Montréal en 2005 sur le développement de visions et de stratégies de la société civile en vue de construire une démocratie mondiale.

À cet effet, il est encourageant que cette approche fasse une place à une construction par le bas de ces visions et stratégies et qu?elle accorde une place centrale à la dimension culturelle comme l?une des formes décisives de la résistance aux modèles dominants et de la démocratisation.

Enfin, nous vous invitons à vous abonner à une nouvelle publication portant sur l?économie sociale et solidaire en Europe.


Équipe éditoriale
Francisco Botelho
Yvon Poirier
Martine Théveniaut


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Quelques aspects du développement régional par le bas
Par Éva G. Fekete

Dans ce texte l?auteur explique qu?à travers l?histoire l?espace géographique a vécu en alternance deux modèles de développement. Nous croyons que des phases de développement contrôlées par l?extérieur (par le haut) et d?autres avec un contrôle interne (par le bas) ont alternées à travers l?histoire. (p.1) Ainsi, dans la période récente, la faillite des initiatives de développement, particulièrement dans le tiers monde, a remis en question l?approche néo-classique du développement (approche par le haut) car cette approche a aggravée l?écart de développement entre ces pays et les autres. Ainsi, une approche alternative d?un développement plus auto-suffisant est apparue. L?objectif est de satisfaire les besoins locaux par la mobilisation de ressources locales et par le contrôle des supports externes. (p. 3)

De plus, il apparaît que les différences entre les politiques de développement local et régional par le haut et par le bas ne se limitent pas à la décentralisation de la prise de décision.

Une philosophie complètement nouvelle supporte cette approche. Les principaux éléments des deux modèles de développement peuvent être comparés de la façon suivante (voir le tableau) (p.2-3)

Caractéristiques du développement contrôlé par le haut et par le bas

Développement contrôlé par le haut
Développement contrôlé par le bas
Théorie de développement
Théorie monolithique du développement, appuyée par un système de valeurs uniforme et un concept de bonheur humain qui automatiquement, ou par pression politique, infiltre la société entière
Différents éléments peuvent être véhicules du développement dans des communautés différentes, les systèmes de valeur sont variables et multicolores
Théorie dominante.
Concept néo-classique de développement par pôles de croissance
Théories alternatives de développement
Force motrice du développement

Le développement est initié par un nombre peu nombreux de secteurs dynamiques et régions géographiques afin de répondre à des besoins externes ; ensuite elle se répand dans d?autres secteurs et régions
Stimulée et contrôlée par le bas
Modèle de Développement
Compétition fondée sur l?exploitation des avantages comparatifs

Cible du développement
Croissance économique
Satisfaction des besoins fondamentaux de ceux qui vivent dans un territoire donné
Groupes cibles bénéficiaires du développement
Croyance que les grandes entreprises sont le moteur de développement
Petites et moyennes entreprises : contrôlées par les secteurs productifs et la société civile, en coopération
Femmes, personnes désavantagés par rapport à l?emploi, minorités, économie informelle
Méthodes et outils de développement
Projets d?envergure, urbanisés, principalement de nature industrielle, capitalistique et liés à la haute technologie
Petits projets utilisant les ressources locales, centrées sur le pays, avec haute intensité de main d??uvre, utilisant les technologies appropriées dans les circonstances plutôt que la haute technologie
Hypothèses de base du développement
Intégration fonctionnelle ou régionale
Grande variété d?organisations intermédiaires de développement
Mécanismes sérieux de redistribution :
? le développement est généré par quelques participants choisis ;
? le reste de la population est incapable d?initier du développement ;
? seulement quelques intervenants sont capables et prêts à permettre à d?autres de prendre part au processus de développement;
? d?autres sont prêts a prendre en main le modèle intermédiaire de développement;
? le modèle de développement initié est le plus approprié pour que chaque acteur du système devienne de plus en plus interactif
Les inégalités régionales sont essentiellement dues aux différences dans les conditions de vie des populations qui résultent d'interventions économiques majeures pour lesquelles elle n'ont pas été préparées de facon appropriée
Le potentiel de développement est déterminé par les ressources culturelles et naturelles et seulement en petite partie par les mécanismes invisibles du marché
Il n?est pas obligatoire pour les pauvres de se développer uniquement selon les façons que les riches pensent être les meilleures, donc la seule approche au développement n?est pas nécessairement l?augmentation de la production (en réduisant les coûts) pour le marché des «développés» avec la technologie, le capital et le modèle d?organisation en provenance des «développés».
Réseaux spatiaux, désavantages

Organisations verticales et hiérarchiques ne tenant pas en considération :
? des systèmes de valeurs et d?intentions multicolores;
? la disparité dans les ressources naturelles disponibles;
? le fait que la situation des groupes désavantagés va s?accentuer encore plus si elles s?approprient le système des valeurs des développés ;
?la dependance est générée,les effets négatifs de la dépendance;
Organisations spatiales historiques:
?plus difficile à orgniser, à poursuivre;
?la gestion accapare beaucoup de temps et d?énergie ;
?un professionnalisme qui peut être précaire

Dans la suite de son texte, Mme Fekete explique l?importance de cette approche par le bas pour un pays comme la Hongrie, car pendant l?époque qui précède l?effondrement des régimes centralisés de type soviétique, le développement était uniquement une approche par le haut. En Hongrie, comme dans le cas des pays voisins, tout était à refaire afin de favoriser une approche par le bas, construire des associations et la société civile et même mettre en place une démocratie représentative locale. Ainsi, la bonne compréhension du modèle de développement par le pays, notamment à la lumière de l?évolution des paradigmes de développement dans un grand nombre de pays du Sud, aura permis d?adopter une telle approche en Hongrie. Le travail est toujours en cours, mais il progresse. Le texte de Mme Fekete en fait état.

Synthèse et présentation réalisée par Yvon Poirier

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Rapport « Démocratie mondiale : visions et stratégies de la société civile (G 05) » ?
Conférence de Montréal en mai 2005


La conférence a réuni près de 400 personnes de 45 pays à Montréal (Québec) du 29 mai au 1ier juin 2005. Les travaux se sont partagés entre séances plénières et groupes de discussion dans le cadre des six volets de G05 : 1) Intervention de la société civile : priorités territoriales en mutation ? 2) Traités internationaux, droit international : une hiérarchie des valeurs ? 3) La sécurité mondiale : une menace pour la démocratie ? 4) Participation de la société civile : possibilités et responsabilités ? 5) Comment réguler l?économie mondiale de manière démocratique? 6) Maintenir la diversité culturelle dans la solidarité mondiale ? Impossible de rendre compte ici des débats, bien synthétisés dans un rapport dense de 85 pages. Quelques extraits.

Des constats sévères. Rajesh Tandon fondateur de la Society for Participatory Research in Asia (PRIA), et Président du comité exécutif de G05 souligne la gravité de la crise de la gouvernance mondiale. Les décisions prises dans les années 1990 en rapport avec les priorités sociales, humaines et économiques ne se sont pas concrétisées à cause de l?inefficacité des mécanismes d?application, notamment au niveau des Nations unies. La plupart des gouvernements (dont ceux des pays riches) ont renié leurs engagements, surtout dans le domaine de l?environnement et du développement. La multiplication des ententes et des régimes a exacerbé la confusion et les conflits de compétences. On traite la plupart des citoyens comme de simples électeurs et on met plus d?énergie à truquer les élections qu?à faire participer les citoyens. Les gouvernements sont souvent menés par une poignée de ministres et « une vaste coterie de fonctionnaires non élus » (p 2).

Qu?est ce que la société civile ? Rien n?est moins clair. Et la vision de ce dont il s?agit ne fait pas l?unanimité. Le terme est trop générique. Il englobe un vaste éventail d?organisations et d?objectifs. Il porte à confusion, parce que cela suppose une solidarité entre ses membres, alors qu?en réalité, d?énormes divergences séparent les divers groupes (p 17).

La base, levier de la démocratisation mondiale. Un discours minoritaire
Lalita Ramdas, éducatrice communautaire de Greenpeace-Inde et de PRIA, explique comment elle en est venue à lier son travail local sur la côte ouest de l?Inde (sa source de motivation) à sa réflexion sur le plan mondial. Quand elle a demandé aux femmes de son village le message qu?elles voulaient transmettre à G05, elles ont été très claires : la paix, l?éducation, le logement, l?emploi et la santé. Selon ces femmes, il n?y a pas de paix parce que les gens manquent d?eau et d?autres nécessités. « Comment bâtir un régime démocratique vraiment pacifique à la lumière d?une telle situation sur le terrain? ». Elle ajoute : «Je ne pense pas qu?il y ait un manque de vision à l?échelle locale. En Inde, par exemple, un gigantesque mouvement de la base a mobilisé les gens pour protester contre un nouveau projet de loi sur les forêts présenté au Parlement indien. Les peuples autochtones qui ont passé toute leur vie dans la forêt ont marché ensemble sur Delhi.» « C?est une bonne façon de s?y prendre pour commencer à exercer une influence sur la politique publique ». Le cadre propice au développement de la démocratie est assez bien installé, mais les membres de la société civile doivent travailler ensemble à cerner les obstacles sur le terrain afin de pouvoir les surmonter (p 6-7).

La diversité culturelle : « une préoccupation majeure à tous les paliers »
Car c?est tout à la fois « un atout, un droit inaliénable, la base même de toute victoire démocratique durable ». Elle doit occuper une place plus importante parmi les priorités des ONG internationales intéressées à la gouvernance, y compris le Forum actuel. Il faut définir clairement cette problématique à l?échelle internationale, nationale, puis locale ? et vice versa, avec des mots que les gens sont capables de comprendre au palier local (p 65).

Les 2 objectifs globaux du volet territoire.
1. Favoriser l?intégration régionale dans le but d?accroître le rôle et l?influence des organisations de la société civile dans les blocs régionaux et les traités : Au-delà des objectifs abstraits tels que la formation de coalitions et de réseaux, il faut des stratégies, des outils et des mécanismes solides en vue d?optimiser la participation de la société civile à la gouvernance mondiale.
2. Générer des connaissances alternatives axées sur la collectivité afin de répondre aux besoins exprimés. La création de carrefours d?information régionaux rehausserait le discours parmi les coalitions régionales. Il existe déjà une foule de processus, de réseaux, de campagnes et de projets. La Campagne mondiale contre la pauvreté démontre bien comment les réseaux mondiaux actuels permettent de mobiliser les gens (p 25-26).
Disponible sur le site du FIM (Forum International de Montréal) : www.fimcivilsociety.org

Martine Theveniaut

Institut Européen de l?Économie Solidaire (INEES)
Newsletter : Invitation à abonnement


Vous trouverez en cliquant sur le lien ci-dessous un exemplaire de la première Newsletter mensuelle du réseau INEES (Institut Européen de l?Economie Solidaire). Le projet d?INEES, promu par le réseau Objectif Plein Emploi, est développé dans ce n° 0 . Chaque mois cette newsletter abordera une thématique particulière concernant l?économie solidaire et/ou présentera un acteur ou un évènement de l?économie solidaire.

Disponible (en Fr + En + De) sur le site www.inees.org
Ou s?abonner en écrivant à newsletter@inees.org

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Nos Bulletins sont disponibles sur le WEB :

http://developpementlocal.blogspot.com/
www.apreis.org/

Remerciements
À Évéline Poirier du Canada pour la traduction en anglais
Á Anne Vaugelade de France pour la traduction en espagnol

Nous contacter (pour informations, nouveaux abonnements ou désabonnements)
Yvon Poirier ypoirier@videotron.ca

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