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10/31/2005

Bulletin International 

Sommaire

Message de l'équipe éditoriale

Déclaration de Cochabamba
Rencontre entreprenariale d'Économie Solidaire et de Commerce Équitable en Amérique Latine



Message de l'équipe éditoriale

Dans ce numéro, nous publions une Déclaration adoptée à la mi-septembre par des acteurs de l'économie solidaire et du commerce équitable de 12 pays d'Amérique latine.

Nous la publions intégralement car il est fort utile pour tous de prendre connaissance comment la problématique est vécue par les populations en Amérique latine et quelles perspectives d'action sont mises en avant par les réseaux d?économie solidaire et de commerce équitable.

De plus, nous voulons ainsi témoigner de la vitalité de ces réseaux et organisations de ce continent.

Enfin, nous vous invitons à visiter deux sites WEB pendant la rencontre de Dakar. Il y aura des reportages quotidiens sur le site Uniterra. Le site web du RIPESS sera également à visiter.

www.uniterra.org
www.ripess.net

Équipe éditoriale
Francisco Botelho
Yvon Poirier
Martine Théveniaut



Rencontre entreprenariale d'Économie Solidaire et de Commerce Équitable en Amérique Latine.

DECLARATION DE COCHABAMBA


Les participants et participantes à la Rencontre entreprenariale d?économie solidaire et de commerce équitable en Amérique latine réunis à Cochabamba, Bolivie, du 13 au 15 septembre 2005, venant de 12 pays latino américains et des Caraïbes, avons tenu d'intenses dialogues et échanges d'expériences avec plusieurs réseaux et mouvements d'Amérique latine et travaillons orientés par l'approche de l'économie solidaire et du commerce équitable, nous nous adressons à l'opinion publique et les gouvernements d'Amérique latine afin d'exprimer ce qui suit :


NOUS CONSTATONS QUE

Après deux décennies d'imposition du modèle économique néolibéral dans notre région par les États-Unis, les institutions financières internationales et les groupes de pression économique de nos pays, la pauvreté et l?exclusion se sont accrues au travers de leurs politiques d'ajustement, de privatisations, de renégociations de la dette extérieure et de réduction du rôle de l'état, ayant des conséquences principalement sur les travailleurs salariés et les petites productions rurales et urbaines, grossissant et aggravant avec eux les indicateurs du développement de la région, déjà préoccupants, lequel modèle au lieu de raccourcir les distances pour atteindre les objectifs du millénaire, nous éloigne de l'accès et de la totale jouissance des droits économiques sociaux et culturels, droits humains sans lesquels nous ne pouvons acquérir une citoyenneté entière.

La cause profonde de la pauvreté ne se trouve pas seulement dans les pays pauvres, mais plutôt dans les relations internationales déséquilibrées qui s'expriment sur les plans du commerce, des finances et de l'accès à la connaissance scientifique et technologique, en créant de nouvelles relations de dépendance qui prétendent être consolidées au travers des nouveaux traités de libre échanges auxquels les gouvernements et les pays en voie de développement adhérent de façon bilatérale avec les pays hautement développés, de même que cela est le cas au niveau mondial dans le cadre de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), en essayant de faire reposer les perspectives de croissance et de développement de nos pays sur les exportations et l'investissement étranger.

En Amérique latine subsistent des facteurs politiques qui, ajoutés aux facteurs économiques, contribuent à créer des conditions d'aggravation de la pauvreté, de ce fait les élites politiques ont, non seulement, trahi la confiance des gouvernés et ont transformé la corruption en une caractéristique structurelle de nos sociétés mais ont également délégitimé le système politique en vigueur dans notre région, en nous convaincant, une fois de plus, que les pays appauvris de la région ne pourraient reprendre en main le cours de l'histoire et du développement qu'en étant capables de conjuguer la protestation et la proposition, pour un nouveau modèle de société et de politique dans lequel l'économie serait au service des personnes, comme nous le demandons dans notre approche de l'économie solidaire et que nous venons de construire dans les espaces locaux.

NOUS PROPOSONS QUE

Une nouvelle stratégie de développement et de redistribution des richesses, avec des objectifs centraux d'éradication de la pauvreté et de promotion du développement humain, doive être orientée vers la création de travail et d'emploi avec le droit à l'accès, de façon universelle, à des services publiques de base, en insistant sur la souveraineté alimentaire, comprise comme une stratégie spécifique de promotion et de protection d'une agriculture nationale qui en se servant des ressources et compétences disponibles, développerait la diversification des cultures réduisant ainsi la grande dépendance à des aliments importés, et une conduite économique, sociale et écologiquement durable.

Une telle stratégie repose sur la reconnaissance et la valorisation des aides, réussites et leçons apprises par les entrepreneurs et entrepreneuses économiques solidaires et du commerce équitable au niveau du développement local, en approfondissant et en comprenant mieux la nature de la pauvreté du point de vue de la population qui la vit, c'est à dire non pas comme un manque mais plutôt comme une potentialité, en se basant sur sa réalité, ses nécessités et ses priorités.
Une telle stratégie doive s'appuyer sur la participation de la communauté, le développement des capacités locales et l'articulation et appui d'instances qui favorisent le développement communal, dans le but d?améliorer les conditions sociales des groupes et communautés concernées. Dans ce sens, les priorités, en matière de développement social doivent être l'ducation, la construction de capacités, l'élaboration de stratégies à partir des nécessités, demandes et culture de la société telle que la participation de la société dans tout le processus d?un plan ou politique publique destiné au développement social et aux droits humains intégraux.

L'économie solidaire soit une nouvelle vision de l'économie qui a pour objectif principal la satisfaction des nécessités sociales, en la considérant comme une approche d'autonomie productive, économique, sociale et politique, qui intègre comme éléments a) l'organisation de base, comme le chaînon fondamental du processus économique, b) la participation des travailleurs et travailleuses sous forme d'autogestion, c) la durabilité écologique comme processus permanent, et d) l'associativité pour la production communautaire, comme stratégie de renforcement des hommes et femmes de notre région pour affronter le défi d'être sujet de leur propre développement.

NOUS NOUS ENGAGEONS A

· Stimuler l'organisation du mouvement latino américain d?économie solidaire, commerce équitable et consommation étique et avancer sur le développement avec des réseaux et expériences de commerce équitable et consommation étique, pour lequel, à notre niveau, nous devons renforcer le processus de coordination latino-américaine;

· Garantir, dans les espaces de direction du mouvement latino américain d'économie solidaire, commerce équitable et consommation étique la participation de façon équilibrée des producteurs, parmi lesquels les agriculteurs occupent une place privilégiées, les indigènes, les femmes, les handicapés, les prisonniers et tous les secteurs qui souffrent d?une quelconque forme d'exclusion;

· Impulser la mise en place de systèmes de certification participatifs pour l'économie solidaire de commerce équitable avec des critères développés localement, tout en tendant vers l'unification de ces critères au niveau latino américain;

Partager réciproquement nos produits (sans pour cela exclure la pratique ancestrale du troc), nos technologies, les expériences réussies et les erreurs avec lesquelles s'est construite l'histoire des organisations et entreprenariats à laquelle nous appartenons. La consigne est de renforcer le commerce sud-sud;

· Faire des alliances avec ceux qui, dans nos régions, annoncent avec leur expérience une nouvelle société, c'est à dire, par exemple, ceux qui gèrent l?argent sous forme équitable, utilisent des technologies durables respectant l'environnement, encouragent le tourisme social, favorisent l'écologie et travaillent de façon communautaire. Nous sommes convaincus que la nouvelle culture est déjà en train d?émerger du point de vue local, depuis le bas, depuis l'intérieur;

· Impulser des alliances avec d'autres mouvements sociaux pour avoir une influence sur l'orientation des politiques publiques, pour renforcer l'économie solidaire et le commerce équitable dans les localités, le pays et la région, selon les principes d'équité, de transparence et gouvernance;

· Nous opposer aux certificats FLO dans les grandes plantations (agriculture industrielle) et des certificateurs dans la production organique dans les plantations;

· Renforcer les réseaux d'économie solidaire pour continuer à construire le Réseau intercontinental de promotion de l'économie sociale solidaire (RIPESS);

Joindre notre effort et celui de nos organisations, à l'acharnement de toutes les organisations qui participent au programme international tel que le 3ième Sommet des pays d'Amérique (Mar del Plata, novembre 2005), la 3ième Rencontre internationale de globalisation de la solidarité (Dakar, novembre 2005) et le 4ième Forum mondial (Caracas, janvier 2006).

NOUS DEMANDONS

Aux chefs d'état et de Gouvernement d?Amérique Latine et des Caraïbes que :

1) Ils empêchent que nos efforts - en tant qu'entrepreneurs solidaires, coopératives, associations, ainsi que des micro, petites et moyennes entreprises - pour obtenir une vie digne pour nos familles et nos peuples s'effondrent face à un système économique, social et profondément politique qui ne montre pas de signe de complémentarité mais plutôt de compétition sauvage inégale;

2) Ils résoudent le problème de la scandaleuse inégalité sociale et économique de nos peuples. Nous partons de la conviction que chaque citoyenne et citoyen doive participer à la hauteur de ce qu'il a et de ce qu'il peut faire, de même qu'il doive recevoir ce qu'il mérite. Il est certain qu'il existe une inégalité entre les pays forts et les dépendants, comme le sont les nôtres. Mais, et quasiment sans exception, cette inégalité est toujours plus grande entre plusieurs secteurs à l'intérieur des pays que vous gouvernez. Le problème commence chez nous et vous avez reçu notre délégation pour le résoudre;

3) Ils aient l'audace de proposer et d'impulser dans les instances parlementaires une réforme profonde de la fiscalité, selon laquelle les personnes et entreprises qui possèdent le plus, participeraient plus à travers des impôts directs efficaces;

4) Ils respectent leur obligation de défendre la souveraineté de nos nations. Rien ne sert de donner comme excuse que nous ne pouvons pas parce que nous sommes conditionnés? La souveraineté ne se demande pas, elle se conquiert et s'exerce. La gouvernance, de même que la sécurité publique, est impossible sans l'application de politiques prudentes et à long terme pas de politique d'urgence ou d'assistance - à qui réussiront à éradiquer dans les plus brefs délais la honte du chômage, de la pauvreté et de l'exclusion;

5) Ils ne signent pas le TLC ni aucun autre accord à la barbe de ses peuples, en acceptant les propositions qui, en pratique, sont des impositions des États-Unis, de l'Union Européenne et des autres bloques et mettent en danger notre souveraineté alimentaire et énergétique. Toute décision qui compromettrait le futur de nos générations doit être prise et validée par plébiscite national;

6) Ils développent une intégration, pas seulement commerciale mais aussi culturelle, sociale et politique de nos nations latino américaines et des Caraïbes, laquelle doit commencer par l'approfondissement des processus d'intégration sous-régionaux (CAN, MERCOSUR, MCCA y CARICOM), parallèlement à l'accélération du rapprochement CAN - MERCOSUR et faire du projet de Communauté Sud-Américaine des Nations et l'Alternative Bolivienne des Amériques (ALBA) une réalité.

Une Amérique solidaire est possible !!

Cochabamba, Bolivia, 15 septembre 2005

Red Intercontinental de Promoción de la Economía Social Solidaria (RIPESS-Andino)
Mesa de Coordinación Latinoamericana de Comercio Justo (MCLACJ)
Coordinadora Latinoamericana y del Caribe de Pequeños Productores de Comercio Justo (CLAC)
Unión Internacional de Trabajadores de la Alimentación Agrícolas, Hoteles, Restaurantes, Tabaco y Afines (UITA)
Productores de Visión Mundial de Guatemala, Ecuador, Brasil y Bolivia
Red Argentina de Comercio Justo
Asociación Emprender de Mendoza, Argentina
Red de Trueque Solidario de Argentina
FACES do Brasil
Red Nacional de Comercialización Comunitaria de La Paz
Coordinadora de Integración de Organizaciones Económicas Campesinas de Bolivia
El CEIBO de Bolivia
Federación de Cafeteros de Bolivia
AGRUCO Bolivia
Foro Brasileño de Economía Solidaria
Secretaria Nacional de Economía Solidaria de Brasil ? Comercio Justo y finanzas Solidarias
Red Brasileña de Socioeconomía Solidaria
Centro de Acción Comunitaria de Brasil
Red de Economía Solidaria de Chile
Cooperativa de Comercio Justo de Chile
Vicaria de la Solidaridad de Chile
Instituto de Estudios Económicos de Cuba
Gruppo Salinas de Ecuador
Pastoral Social Paraguaya
Grupo Red de Economía Solidaria del Perú
Red Peruana de Comercio Justo y Consumo Ético
Junta Nacional del Café de Perú
Central Interregional de Artesanos del Perú
Confederación Nacional de Mujeres Organizadas por la Vida y el Desarrollo Integral de Perú
Comercio Justo Uruguay
Asociación de Productores Orgánicos del Uruguay
Suivent les signatures ?.


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Nos Bulletins sont disponibles sur le WEB :


http://developpementlocal.blogspot.com/
www.apreis.org/

Remerciements
À Évéline Poirier du Canada pour la traduction en anglais
Á Anne Vaugelade de France pour la traduction en espagnol

Nous contacter (pour informations, nouveaux abonnements ou désabonnements)
Yvon Poirier ypoirier@videotron.ca

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