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3/02/2009

Bulletin International de Développement Local Durable
Bulletin d’information #56
1 Mars 2009

Sommaire

Message de l’équipe éditoriale

Propositions de l’économie solidaire au FSM 2009

Pour un nouveau système économique et social
Mettons la finance à sa place !
Appel soumis à la signature des associations, syndicats et mouvements sociaux Belém, le 1er férier 2009


Message de l’équipe éditoriale
Yvon participait au FSM de Belém (Brésil) qui s’est tenu du 28 janvier au 1er février 2009. Lors de cette rencontre, en étroite collaboration avec le Forum brésilien d’économie solidaire (FBES), les membres du RIPESS présents ont organisés plusieurs ateliers et ont participé aux ateliers d’organisations alliées.

Il en ressort, que dans le contexte de la crise systémique actuelle, financière, alimentaire, réchauffement planétaire et récession économique, des médias et certains politiques, semblent découvrir cette économie pourvoyeuse non seulement d’emplois, mais aussi d’innovations et de sens dans la manière d’entreprendre. Nous pourrions nous en féliciter, mais ce serait oublier que le ralentissement général de l’économie va toucher de plein fouet les structures d’insertion, les associations, les petites entreprises, les coopératives, tant de salariés et des peuples entiers !! Contrairement aux banques, nous ne pouvons pas compter sur un soutien financier massif des pouvoirs publics ! La force de l’économie solidaire sera de fonctionner, plus encore, en réseau pour enrichir les pratiques, et amortir les difficultés. Elle n’y parviendra pas seule, du fait de la complexité et de l’interdépendance des problèmes engendrés par une globalisation néolibérale, mais elle peut s’affirmer comme un vecteur puissant de la transformation des relations sociales. Ainsi, nous ne savons pas s’il existe une alternative au capitalisme, mais ce qui est certain c’est qu’il existe une économie alternative au tout libéral. Le chemin sera ardu, complexe et long. Il commence par l’alliance des forces de progrès réunies dans ces différents courants de pensée et d’action, dans tous les continents pour incarner, animer et soutenir au quotidien la construction d’alternatives plus humaines et solidaires.

Dans le présent numéro, nous vous présentons
• Des propositions issues des organisations de l’économie solidaire présentes à Belém, le RIPESS et le FBES.
• Un appel à signature pour un nouveau système économique et social « Mettons la finance à sa place ! », signé de nombreuses organisations internationales.

Ayant participé à la réunion du Conseil d’administration du RIPESS ainsi qu’aux divers ateliers organisés par le RIPESS et ses membres, lors du Forum Social Mondial de Belem, Yvon porte à la connaissance des lecteurs ces deux documents qu’il juge intéressants.
Afin de bien saisir la portée du premier texte «Propositions», et notamment du point #5 de ce texte, il précise qu’il faut comprendre le mot « territoire » comme synonyme des emplacements où se tiennent les stands, plus ou moins près des grands débats thématiques qui attirent beaucoup de monde. Il faut savoir que le RIPESS n’est pas membre du Conseil International du FSM, et rencontre, de ce fait, des difficultés pour obtenir une reconnaissance plus officielle dans la programmation des Forums, y compris dans la logistique des rencontres.


La rencontre au Luxembourg (www.lux09.lu) est un prochain rendez-vous qui permettra d’avancer dans les propositions, et espérons-le, dans des modalités d’action qui les traduisent dans les faits.

Équipe éditoriale
Judith Hitchman
Yvon Poirier
Martine Theveniaut


PROPOSITIONS DE L’ÉCONOMIE SOLIDAIRE AU FSM 2009
Face à la crise économique internationale nous affirmons que l’économie sociale et solidaire est l’une des stratégies qui permet une croissance économique durable, contribuant à la construction d’un nouveau modèle centré sur le bien-être des personnes dans les 5 continents :

Nous, travailleurs et travailleuses et militants du mouvement de l'économie solidaire, formulons les propositions suivantes:
1. Dans notre contexte de crise mondiale, plus que jamais les pratiques économiques alternatives répondent, au moyen de leurs expériences comme de nouveaux instruments de finances sociales et solidaires. Il est donc fondamental de reconnaître et d’appuyer la création de liens chaque fois plus étroits entre l’économie, la durabilité et les finances solidaires.
2. Il est nécessaire de rredonner vie au rôle de la FAO dans le cadre du système ONU, afin de garantir le droit à l’alimentation, en recommandant le développement de la production d’aliments issus de l’agriculture familiale et de l’économie solidaire, mais aussi comme moyen de créer des postes de travail et des sources de revenus, face à l’augmentation du chômage dans le monde.
3. Dans les éditions à venir, nous voulons donner une plus grande importance politique et plus de cohérence pratique à la construction matérielle du Forum Social Mondial, en garantissant une participation, chaque fois plus grande, d’initiatives solidaires, d’agriculture familiale locale, de matériaux de faible impact environnemental, dans l’infrastructure.
4. Nous recommandons de créer un réseau d’organisations pour des échanges économiques solidaires, locaux et internationaux via le web, en partant de l’existant et en utilisant les technologies de l’information/ médias libres, pour élaborer une solution en réseau.
5. Dans la construction des futures éditions du FSM, reconnaissant l’apport de l’Économie Sociale et Solidaire au sein de cette globalisation de la solidarité, nous recommandons que le territoire (au sens d’emplacement) de l’Économie Sociale et Solidaire soit situé géographiquement près des grandes thématiques, afin de construire des territoires en tenant compte des affinités.
6. Nous apportons notre soutien au projet de loi d’alimentation scolaire brésilienne, qui garantit qu’au moins 30% de cette alimentation soit achetée à des initiatives locales d’agriculture familiale et d’Économie Solidaire, ce qui implique une action stratégique pour la défense de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, et d’un autre modèle de développement : local, solidaire, durable et culturellement divers.
7. Nous proposons de lancer une campagne mondiale pour les achats publics et pour une consommation éthique et responsable de biens et de services de l'Économie Solidaire et de l'agriculture familiale, et de dénoncer les dégâts et l'impact qui provient de la consommation de produits d'entreprises capitalistes et les sociétés multinationales.

8. Nous nous joignons aux autres mouvements sociaux du monde entier dans leurs luttes pour la dignité humaine, le bien-être, l'émancipation des peuples et la transformation de l'actuel modèle de développement.

Propositions soumises et soutenues par le :
Réseau Intercontinental de promotion de l’Économie Sociale et Solidaire (RIPESS)
Forum Brésilien d’Économie Sociale et Solidaire (FBES)
Le 1er février 2009


Pour un nouveau système économique et social
Mettons la finance à sa place !
Appel soumis à la signature des associations, syndicats et mouvements sociaux Belém, le 1er février 2009


La crise financière est une crise systémique qui s’inscrit dans le contexte de crises globales multiples (climatique, alimentaire, énergétique, sociale…) et d’un nouvel équilibre des puissances. Cette crise résulte de trente ans de transferts des revenus du travail vers le capital, tendance qu’il faut inverser. Elle est la conséquence d’un système de production capitaliste fondé sur le laissez-faire et qui se nourrit de l’accumulation des profits à court terme par une minorité, des déséquilibres financiers internationaux, de la répartition inégale des richesses, d’un système commercial injuste, de la perpétration et l’accumulation de dettes irresponsables, écologiques et illégitimes, du pillage des ressources naturelles et de la privatisation des services publics. Cette crise frappe l’humanité dans son ensemble, à commencer par les plus vulnérables (les travailleurs, les chômeurs, les paysans, les migrants, les femmes…) et les pays du Sud, qui sont victimes d’une crise dont ils ne sont en rien responsables.

Les moyens utilisés pour sortir de la crise se limitent à socialiser les pertes en vue de sauver, sans réelle contrepartie, le système financier à l’origine du cataclysme actuel.
Où sont les moyens pour les populations qui sont victimes de la crise ? Le monde n’a pas seulement besoin de régulations, mais d’un nouveau paradigme qui ramène la sphère financière au service d’un nouveau système démocratique fondé sur la satisfaction de tous les droits humains, le travail décent, la souveraineté alimentaire, le respect de l’environnement, la diversité culturelle, l’économie sociale et solidaire et une nouvelle conception de la richesse.

C’est pourquoi nous demandons de :

• Mettre les Nations unies, réformées et démocratisées, au coeur de la réforme du système financier, car le G20 n’est pas un forum légitime pour apporter les réponses adéquates à cette crise systémique.
• Etablir des mécanismes internationaux, permanents et contraignants, de contrôle des mouvements de capitaux.
• Mettre en oeuvre un système monétaire international fondé sur un nouveau système de réserve et incluant la création de monnaies de réserve régionales, afin d’en finir avec la suprématie du dollar et d’assurer la stabilité financière internationale.
• Mettre en oeuvre un mécanisme global de contrôle public et citoyen des banques et des institutions financières.
• L’intermédiation doit être reconnue comme un service public garanti à tous les citoyens du monde et doit être sortie des accords commerciaux de libre échange.
• Interdire les fonds spéculatifs et les marchés de gré à gré, sur lesquels sont échangés les produits dérivés et autres produits toxiques hors de tout contrôle public.
• Eradiquer la spéculation sur les matières premières, à commencer par les produits alimentaires et énergétiques, par la mise en oeuvre de mécanismes publics de stabilisation des prix.
• Démanteler les paradis fiscaux, sanctionner leurs utilisateurs (individus, compagnies, banques et intermédiaires financiers) et créer une organisation fiscale internationale chargée d’enrayer la concurrence et l’évasion fiscales.
• Annuler la dette insoutenable et illégitime des pays appauvris et établir un système responsable, démocratique et juste de financement souverain au service du développement durable et équitable.
• Etablir un nouveau système international de répartition des richesses par la mise en oeuvre d’une fiscalité plus progressive au niveau national et par la création de taxes globales (sur les transactions financières, sur les activités polluantes et sur les grosses fortunes) pour financer les biens publics mondiaux. Nous appelons les associations, les syndicats et les mouvements sociaux à converger pour créer un rapport de force citoyen en faveur de ce nouveau modèle. Nous les appelons à multiplier les mobilisations partout dans le monde, notamment face au G20, dès le 28 mars 2009.


Signatures des organisations et liste de signataires à www.choike.org/gcrisis ou signatures par e-mail à finance@eurodad.org (nom de l’organisation, pays, contact email).

Cet appel est issu d’une série de séminaires au Forum social mondial 2009 de Belém, ayant impliqué notamment :
Action Aid, Attac, BankTrack, CADTM, CCFD, CEDLA, CNCD, CRID, Eurodad, Forum mondial des alternatives, IBON, International WG on Trade-Finance Linkages, LATINDADD, Networkers South-North, NIGD, SOMO, Tax Justice Network, Transform!, OWINFS, War on Want, World Council of Churches.


Nos Bulletins sont disponibles sur le WEB :
http://developpementlocal.blogspot.com/
www.apreis.org/

Remerciements à nos traducteurs :
Éveline Poirier (Canada) pour l’anglais, Brunilda Rafael (France) pour l’espagnol et Michel Colin (Brésil) pour le portugais.

Nous contacter (pour informations, nouveaux abonnements ou désabonnements)
Yvon Poirier ypoirier@videotron.ca

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