7/05/2013
Bulletin International de Développement Local Durable
Bulletin International de Développement Local Durable
Bulletin d’information #100-Dernier
numéro
1er juillet 2013
Sommaire
Message éditorial
Passé,
présent et futur…par
Yvon Poirier
Dix ans d’engagement bénévole
pour réhabiliter «le local» face au «global » par
Martine Theveniaut
Souveraineté alimentaire, économie
solidaire et développement local… par Judith Hitchman
Message
éditorial
Avec ce #100, nous vous annonçons la
cessation de la publication du bulletin.
Cela fait maintenant dix ans que nous
le produisions. Suite au premier numéro, publié en novembre 2003, nous avons
réussi à le diffuser 10 fois par année. Sauf au début, les bulletins ont tous
été publiés en quatre langues : français, anglais, espagnol et portugais.
Depuis 2009, nos amis de la coopérative Seikatsu Club du Japon le publient en
japonais et depuis octobre 2012, les amis d’AKSI UI le publient en indonésien.
Pour nous, publier en diverses langues était une condition indispensable parce
que notre objectif était de faire connaître des réalisations d’acteurs locaux
de l’ensemble de la planète.
Diverses raisons motivent notre
décision d’arrêter cette publication. Nos premiers lecteurs se rappelleront que
notre initiative, strictement volontaire,
était envisagée comme temporaire,
en attendant qu’une organisation la reprenne à son compte. Même si aucune ne
l’a fait, les informations diffusées dans le Bulletin circulent dans un certain
nombre de réseaux internationaux qui en relayent les idées et en démultiplient
le lectorat.
En quelque sorte, nous avons fait le
«tour du jardin» et illustré la voie que bien d’autres partagent et pratiquent
également, à savoir encourager les gens qui prennent en main leur propre
développement, plutôt que tout attendre du dehors ou des institutions. C’est aussi pourquoi nos parcours respectifs nous ont
amenés à prendre des responsabilités pour porter nos convictions à des échelles plus globales.
Et vous comprendrez que c’est malgré
tout un travail assez exigeant auquel nous ne pouvons plus apporter toute
l’attention nécessaire pour garantir un bulletin de qualité. C’est pourquoi
nous préférons cesser de manière délibérée.
Enfin, en plus de remercier nos
abonnés fidèles, nous voulons surtout remercier de tout notre cœur les
bénévoles qui nous soutiennent dans la révision et la traduction : Évéline
(la sœur d’Yvon) qui a traduit en anglais, Michel Colin qui traduit en
portugais depuis 2006, ainsi que Brunilda Rafael et Paula Garuz qui ont traduit
vers l’espagnol ces dernières années. Merci aussi à Daniel Tygel du Brésil qui
a fourni le modèle de mise en page que nous utilisons depuis février 2007.
Nous terminons en rendant hommage à notre
ami Francesco Botelho décédé en 2008. C’est lui qui nous avait convaincu, en
2003, de produire ce bulletin pour entretenir une dynamique de mutualisation.
C’est autant son œuvre que la nôtre.
Judith Hitchman
Yvon Poirier
Martine Theveniaut
Passé,
présent et futur…
Yvon
Poirier
Les origines de notre projet proviennent d’organisations dans lesquels
nous étions impliqués. C’est vers la fin des années 90, que nous nous sommes
rencontrés, parce qu’impliqués dans les rencontres internationales de réseaux
voisins. En 1998, j’étais membre du comité organisateur des Rencontres mondiales de développement local
tenu à Sherbrooke au Canada. Parmi les 800 participants, il y avait une
délégation de 15 membres de l’Association européenne Délos-Constellation,
conduite par des Portugais. Ils ont annoncé leur désir d’organiser une
prochaine rencontre au Portugal en 2002. Martine en était membre fondateur.
Ce projet a créé l’occasion de nous
rencontrer en 2001 et en 2002 en Europe et au Québec, et de faire connaissance
avec Francisco Botelho, un des organisateurs du projet de rencontre au
Portugal. Pour diverses raisons, notamment un changement de gouvernement au
Portugal qui amorçait le tournant
droitier de l’Europe, et des difficultés internes dans le comité
organisateur au Portugal, le projet de rencontre a été annulé vers la fin 2002.
En avril 2002, je siégeais aussi dans le
comité provisoire constitué dans l’après-Sherbrooke pour mettre en place
un réseau international en développement local.
Pour des raisons hors de notre contrôle, ce projet a également échoué.
Malgré l’incapacité de nos
organisations respectives d’aller de l’avant avec ces projets, notamment pour
des raisons financières, nous avons noué de solides relations personnelles,
basées sur une vision commune d’un développement du bas vers le haut, reposant
sur les communautés humaines qui se prennent en main.
Au mois d’octobre 2003, nous avons
saisi l’occasion d’une rencontre sur l’Innovation sociale et territoriale qui
se tenait à Poitiers en France pour
tenir une réunion de Délos-Constellation. Le bilan de l’échec du projet de la
rencontre au Portugal a décidé de la dissolution de l’association. Francesco
Botelho a beaucoup insisté pour dire que nous devions assurer une continuité.
Ainsi Martine, Francisco et moi-même
avons lancé le Bulletin international de développement local, y ajoutant le projet
que ce développement soit durable. Nous avons travaillé très étroitement
ensemble, en équipe, du fait de notre vision commune, pour faire vivre nos
idéaux du local au global.
C’est ainsi que de novembre 2003 à
mars 2008, le Comité éditorial était composé de Martine, Francisco et moi-même.
Après le décès de Francisco, Judith avec qui nous avions maintenu des contacts
assez étroits pendant toutes ces années, s’est adjointe au Comité éditorial.
L’histoire
montre que le portage politique de rencontres mondiales par des praticiens
citoyens aura été déterminant. Ainsi, des organisations canadiennes, plus
particulièrement québécoises, ont organisés en 1988 à Montréal la rencontre «Le
local en action» suivi en 1998 par la rencontre de Sherbrooke. Cette dernière
rencontre aura été l’occasion de faire le lien avec les acteurs de la nouvelle
économie sociale (ou économie solidaire) qui avaient tenu une première
rencontre au Pérou en 1997. Ainsi, c’est
tout naturellement que le Québec a accueilli la 2ème rencontre
mondiale de l’économie solidaire en 2001. Le relais est pris : ce sera Dakar au
Sud (2005), Luxembourg au Nord (2009), et bientôt Manille au Sud (2013).
C’est
pour nous une satisfaction de constater que l’approche territoriale d’une
économie sociale et solidaire a trouvé, avec notre Bulletin une équipe qui
s’est fait un porte-parole des valeurs communes de ces deux mouvements de
citoyenneté, depuis le n°1 jusqu’à ce numéro 100.
Bilan
personnel
C’est avec un sentiment de devoir
accompli que j’écris ce dernier article. Mais plus encore, c’est avec le
sentiment que ces dix années m’ont beaucoup apporté, peut-être plus qu’à la
majorité des lecteurs et lectrices, comme animateur du comité de
rédaction. En somme, ce fut un
fantastique voyage apprenant. En
constatant ce qui ce passe un peu partout, c’est avec un optimisme assez grand
que je regarde l’avenir. En effet,
partout des groupes humains démontrent qu’il est possible de vivre
autrement. C’est encore minoritaire,
mais pour que survive notre humanité, ça deviendra nécessairement majoritaire.
Perspectives
d’avenir
Le constat des dix dernières années me
confirment ce que je savais déjà, à savoir l’importance de l’organisation de
cette approche, du local vers le global. C’est ainsi que j’ai l’intention de
continuer m’impliquer dans des organisations, réseaux ou coalitions, qui
organisent ces changements.
Depuis 2003, le réseautage en économie
sociale et solidaire s’est fortement accentué. Nous avons joint nos efforts à
ce mouvement, par le biais de nos organisations respectives. À travers cette
dynamique, nous avons apporté une contribution qui se situe en droit chemin
avec notre bulletin, à savoir l’ancrage territorial de l’ESS. Ainsi, nous
étions à Dakar en 2005, à Lux’09 en 2009
et nous serons présents à la rencontre de Manille en octobre prochain.
Par ailleurs, une raison plus
personnelle m’incite à cesser la publication du bulletin. Une telle publication régulière est fort
exigeante (pour le respect des dates de publication, s’assurer de
recueil des traductions, la mise en page, et les envois, même lorsque je suis
en voyage international. En effet, Il serait possible de raconter d’autres
belles histoires de développement local, car il y en existe des milliers. Toutefois, j’ai le sentiment qu’il faut aller
au-delà des reportages, qui par la force des choses, demeurent un peu
superficiels. Ainsi, je sens le besoin
d’avoir plus de temps pour analyser des expériences, partager mes réflexions et
mes apprentissages, faire une synthèse de mes idées sur le sujet. J’ai
d’ailleurs déjà commencé à écrire cette analyse de ce que j’ai vu et appris.
Mais, faute de temps, c’est sur la glace depuis un an.
Dix
ans d’engagement bénévole pour réhabiliter «le local» face au «global »
Martine
Theveniaut
Sociologue,
Coordinatrice
P’actes Européens
Dans ce Bulletin, nous avons voulu prouver par des
exemples que les habitants ont l’ingéniosité et les capacités nécessaires pour
s’organiser au quotidien, là où ils vivent. D’un numéro du Bulletin à l’autre,
nous avons présenté des initiatives, des formes d’organisation, des outils, des
méthodes participatives avec leurs résultats. Ce Bulletin en ligne en 4
langues aura
contribué à faire émerger des "histoires apprenantes" pérennes, et
leur portée générale d’alternative avec une diffusion modeste mais
significative. Le Bulletin a touché un nouveau lectorat, dans différentes
cultures du monde. Les exemples à vrai dire sont innombrables, et de mieux en
mieux relayés ... Vingt ans de plus ne suffiraient pas à dresser un inventaire
complet et c'est tant mieux... ! À ce point, nous considérons notre
objectif atteint. Le développement
local durable, ainsi que l’économie solidaire, ont obtenu une meilleure
visibilité et contribué à faire comprendre – exemples à l’appui – que le territoire est la base géographique de l’organisation des
solidarités dans la proximité, mais qu’il doit aussi être relié à des distances
lointaines pour porter les combats communs nécessaires pour changer le système.
Nous n’avons pas caché non plus comment la
globalisation économique dépossède les habitants pour s’approprier leurs
ressources : leurs sous-sols, leur patrimoine, leur foncier, leurs vies
etc. sous l’emprise de plus en plus avide de l’accumulation des profits. Les
médias dominants s’émerveillent des prouesses « globales », toujours
plus technologiques, mais ils passent sous silence le prix à payer de ce modèle
de développement qui n’est ni tenable, ni solidaire. Comment briser ce
cadre ?
Le Local et le Global sont devenus
indissociables. Mais c’est dans des territoires vécus, dans les contextes réels
que les solutions deviennent viables. Et ce n’est pas seulement une question
locale, c’est la question fondamentale de l’accès aux droits fondamentaux d’une
vie en santé, en sécurité et en paix. C’est l’affaire de tous.
L'arrêt
du Bulletin n'est pas une fin, c’est une transformation
À ce
stade de notre vie, la soixantaine bien engagée (!) le constat doit être fait
que notre résistance et nos inventions
sont encore trop peu influentes pour porter les transitions à la mesure de ces
défis. Cette analyse me décide à souhaiter mettre mon expérience au
service d’une transmission dans la perspective du renouvellement des
générations qui portent l’avenir du monde. De nombreux jeunes s’engagent
sur des voies bien incertaines parce qu’ils espèrent. Pour inventer, ils
cherchent aussi des repères. C’est là que je me sens une utilité sociale et
personnelle pour les années à venir.
Comment apprendre
les uns des autres peut-il servir à mieux s’entraider d’une part ? à
porter des propositions ensemble d’autre part ? Témoigner encore et toujours à partir du socle
des pratiques, car dans l’impasse où nous nous trouvons, elles restent le
principal potentiel de ressources alternatives disponibles.
Mais en changeant quelque peu le regard sur ces pratiques :
-
Pour mettre en lumière comment elles ont fait
pour durer, se renouveler, se renforcer, ou se transporter et se transposer
dans d’autres contextes… Beaucoup
d’informations existent désormais que les pratiques innovantes, mais peu de
choses sur comment elles permettent de reprendre une maîtrise sur l’avenir
quand les institutions deviennent un empêchement à progresser.
-
Avec une question complémentaire : comment les
réponses déjà recensées ou en émergence, peuvent-elles faire sens, faire nombre pour faire reculer
l’arbitraire des positions dominantes, et faire progresser la globalisation des
solidarités dans de nouvelles régulations avec des propositions
collectives concrètement opérationnelles ?
« Établir l'ESS comme un modèle
alternatif de développement » est
le thème fédérateur de la 5° Rencontre Intercontinentale de Promotion de
l’Économie Sociale et Solidaire qui aura lieu à Manille au mois d’octobre 2013.
http://ripess.org/manila2013
« Le thème n°2 se concentrera sur la
façon dont les initiatives existantes de l'ESS organisent leurs activités
économiques et leur intégration dans des réseaux et des chaînes de valeurs.
Dans ce thème, la territorialité et le développement durable sont des éléments
clés qui doivent être présents de manière transversale dans les
discussions ».
Le
RIPESS Europe a donné le mandat aux P’actes Européens d’animer la préparation
de ce thème n°2. Un Forum internet international est maintenant ouvert afin de
mettre à jour l’état des lieux réalisé
dans le cadre de la préparation de la
Rencontre du RIPESS en Europe « Lux’09 » sur « la participation démocratique et l’ancrage
territorial de l’économie solidaire ».
Nous
repartons du consensus et des acquis de LUX’09 pour vous inviter à contribuer.
La
définition du "territoire dans la mondialité », résultats d’un Forum
internet international (juillet- octobre 2009). Nous avons présenté ces
conclusions avec Yvon à Tokyo le 7 novembre, dans le cadre du 2e Forum
Asiatique de l’Economie Solidaire (ASEF).
Ce
forum en trois langues associera le RIPESS NA,
avec le participation d’Yvon Poirier et sera accessible en espagnol
grâce à la participation de Françoise Wautiez (qui anime le site international
de l’ESS : www.socioeco.org )
Définition de
la territorialité dans la mondialité
Forum de discussion international entre acteurs de
l’économie sociale et solidaire, 2009.
Le terme a des significations
différentes selon les cultures et les langues.
Pour nous le territoire, c’est un système d’action à base géographique où
s’organisent des relations sociales, culturelles, économiques, politiques :
- entre des habitants qui partagent des patrimoines, un vécu et les
destinées d’un même espace hérité et en devenir : natifs, adoptifs,
migrants, visiteurs, etc.
- entre des organisations aux fonctionnalités multiples : entreprises,
collectivités, états, réseaux d’entraide, filières etc.
- entre ces personnes et ces
organisations avec un environnement
biogéographique donné,
- entre
toutes ces composantes et des ensembles plus vastes « macro » ou
plus petits « micro ».
Ces
relations territoriales - dont les bases "locales" peuvent être
différentes selon la nature de la relation interpersonnelle considérée -
sont nécessairement ouvertes sur l’extérieur. Car, dans le monde
d’aujourd’hui, les interdépendances se sont multipliées. La résolution de problèmes
aussi concrets que l’habitat, l’alimentation, l’aménagement, le
développement, les infrastructures, les services, l’emploi, la formation,
l’usage raisonné des ressources naturelles, la répartition des moyens
disponibles, etc. doivent tenir compte
- des contraintes et des atouts d’une production
et d’une distribution des biens et des services mondialisées ;
- des insuffisances actuelles de la
gouvernance internationale pour accéder, de façon juste, et gérer, de
façon équitable et efficace, des ressources naturelles et culturelles
(biens communs planétaires, valeurs partagées) et les flux de toute nature de
façon appropriée à la diversité des situations (écosystèmes, métropoles
surpeuplées, territoires fragilisés, etc.);
- et des nouvelles articulations et formes
d’organisation (institutionnelles, économiques, sociales mais aussi
transversales, financières, fiscales, techniques etc.) que la gouvernance
territoriale doit créer[1].
Sur
quels sont les points-clés sur lesquels l’économie solidaire, associée avec un
développement territorialement durable, peut-elle apporter des
propositions ?
-
Pour améliorer la vie au quotidien des habitants
et des communautés
-
Pour l’installer comme un modèle
alternatif porté par des valeurs communes
-
Afin de reprendre le gouvernail et de changer de
cap
Nous invitons nos lecteurs intéressés à se
joindre à ce Forum internet pour continuer notre
parcours par d’autres chemins.
Souveraineté alimentaire, économie
solidaire et développement local
Judith Hitchman
Le mouvement de la souveraineté alimentaire a vingt
ans. Fondé
par
La Via Campesina (viacampesina.org-, qui représente
désormais
plus de 200 millions de producteurs : des petits agriculteurs familiaux, les mouvements des
‘Sans Terre’ et les pauvres en milieu urbain, 180 organisations
dans
plus de 80 pays ; elle est également soutenue par
des alliés,
dont Urgenci (www.urgenci.net), les Amis de la Terre (http://www.foei.org/fr?set_language=fr), le ETC
Group (http://www.etcgroup.org), TNI (Transnational
Institute http://www.tni.org) et
bien d'autres.
Quel est le lien entre
la souveraineté alimentaire et le développement local durable? Comment cette
dimension a-t-elle évolué avec le temps? Dans quelle direction s’oriente le mouvement actuellement?
Un certain nombre de processus parallèles ont eu
lieu dans les deux dernières décennies, mais n'ont pas nécessairement encore
été pleinement documentés quant à leurs interconnexions. D'une part, la
mainmise accrue des multinationales sur nos systèmes de production est devenue
plus extrême dans la phase néolibérale du capitalisme. Dans le cas de
l’alimentation, qui est un droit humain fondamental, c’est l’accaparement des
terres partout sur la planète, les brevets sur les organismes vivants et les
semences, combinés avec une augmentation des technologies OGM appliqués à des
plantes et des animaux, l'utilisation de pesticides et d'autres intrants
chimiques, et le contrôle total de la chaîne alimentaire humaine ainsi que
l'approvisionnement en eau. Ce n’est certes pas du développement durable local
comme les lecteurs de notre bulletin le conçoivent! C'est ce pourquoi le
mouvement pour la souveraineté alimentaire se bat très activement sur le
terrain, parfois au prix de vies humaines, parce que ce que les sociétés
transnationales semencières, agro-chimiques et agroalimentaires cherchent à
imposer sur notre société serait littéralement la mort pour beaucoup d'entre
nous, et sonnerait le glas de la planète telle que nous la connaissons.
Le contre-mouvement à ces pratiques destructrices est la combinaison de la
souveraineté alimentaire
et de l'économie
solidaire,
qui, ensemble, fournissent la plupart des réponses. Presque
tous les
différents articles que j'ai
eu le plaisir d'écrire pour
ce bulletin ont essayé de
jeter un peu de lumière sur ces questions afin de comprendre comment cela se passe dans
les différentes parties du monde,
en décrivant les projets
merveilleux que j'ai eu la chance
de visiter et dans lesquels
j'ai été impliquée.
Ceux d'entre nous qui ont le privilège de
travailler sur ces questions sont conscients que toutes les solutions pour
nourrir la population croissante de la planète existent, que la réalisation du
droit à l'alimentation implique de suivre la voie du développement local
durable dans le vrai sens du terme, et non seulement un simple «green-washing»
de type RSE (responsabilité sociétale des entreprises). Ou encore par des
politiques gouvernementales pseudo-vertes. Il y a tellement de solutions qui
pourraient être étendues: l'agriculture biologique à petite échelle, des
fiducies foncières communautaires, de l'Agriculture Soutenue par la Communauté
et d'autres systèmes de distribution directe émergents, comme WI (sans
intermédiaires) en Grèce, d’authentiques marchés de producteurs, les jardins
communautaires, les jardins familiaux, les paysages comestibles, les villes en
transition ... et la liste continue.
Beaucoup de progrès ont été réalisés
au niveau institutionnel des Nations Unies par le
Mécanisme de la Société Civile (http://www.csm4cfs.org/default.asp?l=fre&cat=2&cattitle=about_us&pag=1&pagtitle=what_is_the_csm) pour promouvoir les Directives volontaires sur le régime foncier, la gouvernance des forêts et des pêches ainsi que l'investissement
agricole
responsable
à travers le Comité pour la Sécurité Alimentaire mondiale réformé, dont elle fait partie. Le
programme Food for Cities
de la FAO, où Urgenci est également actif contribue également à la définition des politiques alimentaires mondiales pour
la période 2014-2020.
Les consultations de la FAO avec la société civile pour els régions de l’Europe et l’Asie centrale
en 2012 en Azerbaïdjan
ont permis à un examen approfondi de la façon dont l'économie solidaire
peut faire partie de la construction d'un développement local durable qui inclut la
sécurité et la souveraineté alimentaire. Nous
avons également essayé d'informer
nos lecteurs de certains de ces aspects. Plus récemment, l’OIT et l’UNRISD ont exprimé leur intérêt pour
l’économie solidaire, y compris pour la souveraineté alimentaire, comme moyens
potentiels de surmonter la crise mondiale.
Ce qui reste à faire si nous voulons
combattre et atténuer les changements climatiques et
de
construire une
forme locale, voire mondiale, plus durable de développement est de rejoindre maintenant
les lignes pointillées entre
ceux-ci et les autres éléments
clés du développement durable au niveau local: les
monnaies complémentaires
qui «démonétarisent» le commerce local,
les banques communautaires, les énergies renouvelables, les services axés sur les vrais besoins la communauté et des formes
durables de propriété,
et non le moindre, une démocratie plus directe et
des budgets
participatifs.
Les articles publiés dans ce Bulletin
au cours des dix dernières années
ont illustré la plupart de ces
thèmes. Ce qui reste
à faire est d'effectuer
ce mouvement vers l'avant
à travers nos réseaux,
et de documenter les progrès réalisés. Faire partie de ce Bulletin
m'a aidée à mûrir
en termes de mon développement personnel et parcours d'apprentissage. Cela a été un privilège et un plaisir de
faire partie de
cette équipe, de partager et
d’y apporter une petite contribution.
À propos du bulletin
Ce bulletin est publié dans les langues suivantes : français, anglais, espagnol, portugais, indonésien et en japonais. Il est réalisé de manière totalement bénévole depuis le premier numéro publié en 2003.
L’équipe éditoriale tient à remercier les personnes bénévoles suivantes pour leur implication dans la traduction et la révision:
Michel Colin (Brésil)
Paula Garuz Naval (Irlande)
Évéline Poirier (Canada)
Brunilda Rafael (France)
De plus, nous désirons remercier le Civil Policy Research Institute (CPRI) du Seikatsu Club au Japon pour la traduction vers le japonais et AKSI UI pour la
traduction vers l’indonésien.
Les bulletins sont sur le web à deux adresses.
http://developpementlocal.blogspot.com/
Nous contacter (pour informations, nouveaux abonnements ou désabonnements)
[1] Animé par les
Pactes Locaux en 3 langues, présentée à Tokyo, Asian Alliance for Solidarity
Economy, novembre 2009.