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7/15/2006

Bulletin International de Développement Local Durable
Bulletin d'information #30
1 Juillet 2006

Sommaire

Message de l'équipe éditoriale

Forum Brésilien d'Économie Solidaire (FBES)
Un réseau inspirant

Les communautés pauvres de Cap Vert s'organisent
Une stratégie de lutte contre la pauvreté

Conférence Allemande d'Économie Solidaire
Berlin, 24 au 26 novembre 2006

La France et les droits des résidents étrangers
Situations difficiles



Message de l'équipe éditoriale

Avec ce numéro, nous terminons pratiquement trois années de publication du Bulletin. Pour votre information, sachez qu'il est envoyé à près de 200 adresses, que chaque numéro est diffusé plus largement dans certaines organisations. Ainsi, ce sont plusieurs centaines de personnes dans le monde qui le reçoivent dans leur boîte de courriel.

Comme les commentaires reçues sont généralement favorables, et que très peu de personnes se sont désabonnées depuis le premier numéro à l'automne 2003, nous pensons que nous faisons oeuvre utile. Ainsi, nous avons l'intention de continuer, tant que nous serons en mesure de le faire, ou qu'une organisation ou un réseau ne sera pas en mesure de prendre la relève et de le faire.

Le défi de produire notre bulletin n'est pas tellement au niveau du contenu. Nos implications respectives nous mettent en relation avec un nombre considérable de personnes et de recevoir beaucoup d'informations pertinentes.

Notre principal défi, de loin, est de réussir de produire notre bulletin en quatre langues. Nous trouvons très important d'établir des ponts entre praticiens et chercheurs de quatre langues d'usage assez répandues sur notre planète, soit le français, l'espagnol, le portugais et l'anglais. Nous pensons que c'est important car la plupart de nos lecteurs connaissent assez bien ce qui se passe dans leur espace culturel, mais souvent fort peu dans les autres. Dans le cadre de la mondialisation actuelle, toute construction d'une globalisation alternative nécessite ce dialogue entre personnes de différentes langues et cultures.

APPEL IMPORTANT
Afin de continuer notre publication en quatre langues, nous lançons un appel pour des traducteurs et traductrices bénévoles. En premier lieu, nous avons un urgent besoin pour la traduction vers l'espagnol. Notre traductrice actuelle, Anne Vaugelade retourne aux études à temps plein cet automne. Ainsi, le dernier numéro qu'elle sera en mesure de traduire est celui du 1er septembre. Nous aurions également besoin de bénévoles qui peuvent traduire vers le français, ou du français vers les trois autres langues. Pour le portugais et l'anglais, nous sommes dépendant d'une seule personne, en général. En fait, nous souhaitons avoir quelques bénévoles pour chacune des langues. Ainsi, il serait possible de faire des demandes ponctuelles afin de réduire la tâche des personnes qui le font sur une base régulière. Nous ne savons pas encore ce que nous déciderons si nous n'avons plus personne pour traduire vers l'espagnol, ou éventuellement vers d'autres langues. Par contre, il n'est pas question de continuer la publication du Bulletin si nous ne pouvons le faire en plusieurs langues.

PROCHAIN NUMÉRO : 1er septembre

Équipe éditoriale
Francisco Botelho
Yvon Poirier
Martine Théveniaut

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Forum Brésilien d'Économie Solidaire (FBES)
Un réseau inspirant


Bien que fort récent, le Forum Brésilien d'Économie Solidaire (FBES) est une inspiration et riche en leçons sur la façon de s'organiser en réseau.

À l'occasion du premier Forum Social Mondial tenu à Porto Alegre en 2001, des participants en provenance des différentes régions du Brésil ont décidé de travailler ensemble à la construction d'une plate-forme commune en vue de construire une économie alternative à l'économie néolibérale dominante. Deux années de débats auront été nécessaires afin de s'entendre sur une charte de principes et la plate-forme commune.

Créé en Juin 2003, à l'occasion de la III Réunion plénière brésilienne d'conomie solidaire, le Forum brésilien d'Économie solidaire (FBES), est aujourd'hui l'instance nationale d'organisation, d'articulation, de débats, d'élaboration de stratégies et de mobilisation du mouvement d'Economie solidaire au Brésil. Le FBES représente, également, le mouvement d'Economie solidaire auprès des pouvoirs publics (Fédérales, Etats de la Fédération et des municipalités, par le biais de la Coordination nationale et des Forums des Etats et des municipalités), et auprès des entités, des réseaux et des organismes nationaux et internationaux.

Le Brésil est un vaste pays de plus de 180 millions d'habitants, répartis dans 27 États. Ainsi, le FBES s'est donné une organisation qui repose sur des Forums dans chacun des 27 États et sur 16 organisations ou entités nationales. La Coordination Nationale est composée de 97 personnes, trois par État et 16 des entités nationales. Cette coordination se réunit deux fois par année. De plus, une Coordination Nationale Exécutive composé de 13 personnes assure un suivi régulier du FBES. En appui au FBES, un Secrétariat Exécutif National composé de 3 personnes appuie et anime l'ensemble, assure la circulation de l'information, notamment par un Bulletin diffusé à plus de 4000 abonnés.

Le président Lula, élu en 2002, a réalisé sa promesse de créer un Secrétariat national l'économie solidaire (SENAES). Le FBES et le SENAES ont constitué huit Groupes de Travail (GT) conjoints afin de promouvoir concrètement l'Économie solidaire au Brésil : communication, recensement géographique, cadres juridiques, politiques publiques, production, commercialisation et consommation, relations internationales, finances solidaires et formation.

Présentement, le FBES est très actif afin de promouvoir des changements législatifs. Les années de dictature n'ont pas rendu propice un cadre législatif approprié. Ainsi, plus de 50% des 14 000 entreprises recensés sont des associations. Toutefois, le cadre juridique des associations n'est pas adapté aux spécificités et à la diversité des entreprises d'économie solidaire. De même, la loi des coopératives, instituée pendant ces années, favorise surtout des grandes coopératives (principalement d'agri-business). Par exemple, il faut un minimum de 21 membres pour créer une coopérative et les exigences d'enregistrement et autres formalités sont telles qu'elles sont un frein pour les entreprises d'économie solidaire. Ainsi, seulement 8% des entreprises recensées sont des coopératives.

En juin, une première Conférence nationale d'envergure, regroupant plus de 1 200 participants désignées les forums dans les 27 États, s'est tenue. Dans les semaines qui ont précédé cette Conférence, plus de 10 000 personnes ont participées aux 27 forums étatiques.

La Conférence était convoquée par trois Ministères : le Developement Social, le Développement Agraire, et le SENAES (qui est du ministère de l'Emploi et du Travail). Le FBES était responsable de faire un vaste mouvement de mobilisation dans les États afin de garantir les débats et d'élargir la participation aux acteurs de la société civile et des gouvernements locaux qui ne connaissent pas encore l'Économie Solidaire. Le thème de cette Conférence était : L'Économie Solidaire comme stratégie et politique de développement.

Il est intéressant de savoir que le FBES n'est pas encore constitué en association légale. Ce qui ne l'empêche pas, au contraire, d'avoir un fonctionnement d'envergure. En comparaison avec ce que nous connaissons ailleurs, il est sans doute possible de dire qu'il s'agit d'un réseau, voire même d'une organisation.

Le mot «forum» a été retenu car son sens original signifie «place publique». Les dictionnaires y donnent le sens suivant : «place où se tenaient les assemblées du peuple et ou se discutaient les affaires publiques».

Le présent article a été rédigé suite à des échanges et discussions avec le secrétaire-exécutif du FBES, Daniel Tygel, pendant une mission qu'il a effectuée au Québec et au Canada du 15 au 27 mai dernier. De plus, un texte de présentation, traduit en anglais, français et espagnol, est disponible à l'adresse www.fbes.org.br/internacional

Rédaction : Yvon Poirier

Les communautés pauvres de Cap Vert s'organisent
Une stratégie de lutte contre la pauvreté


Le Programme de Lutte contre la Pauvreté en milieu Rural - PLPR, au Cap Vert, se déroule depuis 5 ans et demi, avec l'appui de FIDA - Fond International pour le Développement Agricole. Inspiré au Programme LEADER européen, le programme se déroule en trois phases de 3 ans.

La première phase (2000-2003), qualifiée de démonstration, visait à montrer le chemin, à mettre en place l'organisation du programme qui est basée sur des Commissions Régionales de Partenaires (CRP) - une par île - intégrant les associations communautaires, les organismes publiques centrales et locales (avec l'obligation de décisions majoritaires des associations communautaires). Les secondes (2004-2006) et troisièmes phases (2007-2009) sont des phases de planification et d'implantation, de consolidation du plan de développement exécuté par chaque CRP.

La base de l'intervention est la mobilisation des communautés rurales et leur organisation pour prendre en mains leur propre développement. Le programme regroupe déjà 169 associations communautaires dans 5 îles - Santiago, Fogo, Brava, Santo Antão et S. Nicolau.

Entre le 3 et 8 de juin, les participants du Programme se sont réunis à l'île de S. Nicolau pour une rencontre d'échange d'expériences et de réflexion sur leur propre intervention. Des journées très riches autour de 4 thèmes : Développement local et lutte contre la pauvreté ; Gestion participative de projets communautaires ; Animation et Vie associative. Des directeurs des associations communautaires, des gestionnaires du programme au niveau national et régional et des membres des organismes publiques ont échangé leurs informations et cherché le meilleur chemin pour réussir la lutte contre la pauvreté. Et, le principal résultat se voit quand on visite les communautés pauvres - la population unie autour de sa propre association, définissant son propre plan de développement et discutant avec les responsables du programme et les institutions nationales le financement de ses besoins. C'était clair pour tous que seule l'organisation des communautés pauvres et sa lutte pour le développement permet de réussir.

Avec beaucoup de problèmes dont le financement n'est pas le moindre, le Programme de Lutte contre la Pauvreté en Milieu Rural de Cap Vert devient un laboratoire d'intervention et un exemple pour les régions d'Afrique et d'Asie. Toujours avec la conscience que le principal secret de la réussite c'est la participation des populations dans la construction de son propre destin.

Rédaction : Francisco Botelho

Conférence Allemande Économie Solidaire
Berlin, 24 au 26 novembre 2006


Sous le thème «Comment voulons-nous produire et vivre - L'économie solidaire dans le capitalisme globalisé», une Premier Rencontre Nationale (avec participation internationale), aura lieu du 24 au 26 novembre à l'Université technique de Berlin.

Le mouvement d'économie solidaire a grandi au niveau mondial. Il est encore peu connu et reconnu en Allemagne, même si le secteur d'activités de l'économie sociale et solidaire en progression est déjà présent : d'anciennes et de nouvelles formes de coopératives, des organisations caritatives, des entreprises sociales ou solidaires, des entreprises autogérées et alternatives, des initiatives collectives de logement, des systèmes d'échanges locaux ou de troc, le commerce équitable, des institutions de finances solidaires, la production - consommation et autres initiatives rurales, des entreprises d'insertion et autres formes d'initiatives d'économie sociale pour et avec les chômeurs, les femmes, les minorités ethniques ou autres personnes désavantagées socialement et/ou économiquement.

Même si ce secteur emploie presque deux millions de personnes en Allemagne, il n'est toujours pas visible en tant que tel, car il est divisé en un grand nombre de milieux ou d'approches qui se connaissent peu les unes les autres. Ainsi, la Rencontre va rassembler les différents acteurs afin qu'ils échangent sur leurs expériences et débattent à propos des concepts théoriques, des pratiques sous-jacentes et des stratégies. De plus, la Rencontre établira des ponts entre les initiatives d'entraide économique et les activistes plus politiquement orientés d'autres mouvements sociaux. Le moment est venu de travailler ensemble pour une autre économie, avec des valeurs démocratiques, sociales et/ou écologiques, en vue de produire des biens et services socialement utiles et pour le bien commun, dans un environnement de capacitation, de paix et de justice sociale. Afin d'atteindre cet objectif, la Rencontre ouvrira un espace pour l'échange d'expériences, des débats controversés, et l?apprentissage mutuel, incluant des exemples provenant d'ailleurs, d'Afrique, d'Asie, d'Amérique Latine et du Nord, d'Europe de l'Est et de l'Ouest.

Le programme est construit autour de 9 Forums avec des plénières et des ateliers :

Bonnes pratiques d'économie solidaire : espace de présentation et d'échange sur des expériences pratiques
L'économie solidaire en éducation et en formation, en science et en recherche
L'économie solidaire et le néolibéralisme: emplois précaires, individualisme et déclin social; privatisation des services pour le bien commun;ambivalence du concept d'entraide (self-help); stratégies pour un revenu de base
Perspectives, opportunités et contraintes de l?économie solidaire dans le contexte de la globalisation
Style de vie et économie solidaire - la perspective individuelle
À qui appartient le monde? - Le rôle de la propriété collective dans l'économie solidaire
L'économie solidaire - un mouvement mondial : expériences internationales et des coopérations
Travailler différemment - outils pratiques pour les entreprises d?économie solidaire
Encadrement politique et les structures de support nécessaires pour l'économie solidaire

Note: L'expression «économie solidaire» est utilisée comme synonyme d'expressions telles qu'économie sociale, économie communautaire, tiers-secteur, économie populaire, développement centré sur les personnes, etc. etc.

Contact: Dagmar Embshoff,
Email: info@solidarische-oekonomie.de,
website: http://www.solidarische-oekonomie.de/
ou: Karl Birkhölzer,
Email: Karl.Birkhoelzer@tu-berlin.de

La France et les droits des résidents étrangers
Situations difficiles

Le sujet semble nous éloigner de la perspective d'un développement local durable. Par leur organisation, certaines des formes de résistance y font référence. Car les relations de voisinage se nouent dans la proximité et font partie de la grande famille des solidarités actives dans le malheur qui ne sont pas malheur. Nous avons à les (ré) apprendre dans une Europe prospère!

· La situation actuelle

La France en retard sur le vote des résidents étrangers
Dans l'Union européenne, 17 pays sur 25 ont une législation plus avancée que la France : l'Espagne s'apprête à faire un pas en avant, la question est débattue en Italie. En Belgique, les résidents étrangers hors UE vont participer le 8 octobre aux élections municipales, pour la première fois.

Une perspective utilitariste de captation des talents et capacités
La nouvelle réforme du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (CESEDA) qui vient d'être votée par un gouvernement qui dispose d'une majorité absolue, conduit à une négation radicale des droits fondamentaux de la personne. Le droit au séjour est restreint pour les familles, les conjoints, les enfants des résidents. Ne sera « acceptable » que l'étranger perçu comme rentable pour l'économie française. Le gouvernement durcit les conditions du regroupement familial. Il jette la suspicion sur les pères étrangers d'enfants français qui devront justifier de leur paternité. En stigmatisant les étrangers, le gouvernement tente d'opposer les uns aux autres et il brade les libertés fondamentales.

· Comment s'organiser pour refuser une politique indigne du pays des droits de l'homme ?

Des réseaux ou des regroupements proposent de s'associer à leur campagne de protestation et de signer la pétition qu'ils font circuler : http://www.contreimmigrationjetable.org/ et la Ligue des Droits de l'Homme pour la votation citoyenne des résidents étrangers : pavlina.novotny@ldh-france.org

Une action ancrée dans le voisinage pour prendre des enfants sous sa protection
Après le 30 juin 2006, la circulaire suspendant les expulsions d'enfants sans papiers mais scolarisés devient caduque. Des centaines d'enfants et leurs familles peuvent être mises de force dans des avions. De nombreuses initiatives s'organisent pour faire barrage à l'application de la mesure, autour du réseau éducation sans frontière, afin de faire vivre des solidarités actives, se basant sur les relations de voisinage. La pétition est relayée par 618 sites web et blog, fait appel à l'engagement personnel, à des parrainages républicains. Elle s'adosse maintenant à des collectifs locaux qui la relayent dans des écoles de toute la France.
Pour en savoir plus : http://poetes.hautetfort.com/
Cette action fait partie des http://www.educationsansfrontieres.org/
Note. L'ensemble des sites web dans cet article sont en français seulement.

Rédaction :Martine Theveniaut

Nos Bulletins sont disponibles sur le WEB :

http://developpementlocal.blogspot.com/
http://www.apreis.org//

Remerciements
À Évéline Poirier du Canada pour la traduction en anglais
Á Anne Vaugelade de France pour la traduction en espagnol

Nous contacter (pour informations, nouveaux abonnements ou désabonnements)
Yvon Poirier ypoirier@videotron.ca

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