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2/03/2007

Bulletin d'information #35 - 1 Février 2007


Sommaire
Message de l'équipe éditoriale


Allemagne : première rencontre nationale d'économie sociale et solidaire
Perspectives internationales


Développement local au Brésil
Une multitude d'initiatives

Annonce
LUX'09


Message de l'équipe éditoriale

En ce début d'année 2007, nous désirons remercier nos lecteurs pour leur fidélité et nous leur nous souhaitons du succès dans leurs projets respectifs.

Pour notre part, nous sommes toujours aussi fermement convaincus de l'utilité de notre démarche qui se veut un lieu d'échanges horizontal et international. Nous sommes en particulier convaincus de l'utilité de produire un bulletin en quatre langues car nous observons que ce qui se passe dans d'autres langues que la nôtre est souvent ignoré, sans parler de connaître ce qui se passe dans d'autres pays et continents.

Dans ce numéro, nous vous présentons des articles sur des conférences auxquelles nous avons participé : Martine à une rencontre à Berlin à la fin novembre; Francisco et Yvon à une rencontre qui s'est tenue à Salvador de Bahia au Brésil au début décembre.

Nous sommes également heureux d'annoncer que Michel Collin du Brésil se joint à notre équipe de volontaires pour la traduction. Il nous appuiera pour la traduction de et vers le portugais.

Francisco Botelho
Yvon Poirier
Martine Théveniaut


Allemagne : première rencontre nationale d?économie sociale et solidaire
Perspectives internationales


Les groupes ATTAC (Association pour la Taxation des Transactions financières pour l'Aide au Citoyens et Citoyennes) d'Allemagne ont réalisé, en novembre 2006, leur 1ère rencontre nationale sur le thème suivant : «Comment voulons-nous produire et vivre? L'économie solidaire dans le capitalisme globalisé »

900 personnes se sont inscrites. C'est un succès. Berlin est la dernière étape d'une semaine d'échanges dans plusieurs villes du pays, en présence d'invités internationaux, dont le canadien Mike Lewis du RCDÉC, et membre du RIPESS. Les points de vue sont partagés sur le concept d'économie solidaire, comme ailleurs en Europe. Mais, en Allemagne, l'économie solidaire n?a pas vraiment obtenu de reconnaissance. Même si ce secteur emploie presque deux millions de personnes, il n'est pas visible en tant que tel. Il est divisé en un grand nombre de milieux ou d'approches qui se connaissent peu les unes les autres. Karl Birkhölzer, économiste, président du réseau européen EURONET, dit qu'en 40 ans d?enseignement à l'Université Technique de Berlin, le mot n'a pas été prononcé une seule fois!

L'atelier thématique n° 7 : «L'économie solidaire, un mouvement global : Expériences internationales et coopération»

Ce compte-rendu ne peut prétendre à une synthèse des débats. Il fait état seulement de l'atelier disposant d'une traduction en direction de l'anglais, du français et de l'espagnol. En organisant cet atelier, EURONET a contribué à la réussite de l'événement de deux façons.
1 - En apportant la dimension internationale à cet événement du fait des relations entretenues par le réseau :
* Sam Chelladurai, Anekal Rehabilitation Education and Development (READ) Centre, Bangalore, Inde,
* Norman Chipakupaku, Trade Africa 2000 Plus, Zambie et Hawick, Ecosse,
* Mike Lewis, Canadian Community Economic Development Network (CCEDNet), Centre for Community Enterprise, Vancouver, Canada,
* Ewa Les, Institute for Social Policy, Université de Varsovie, Pologne,
* Paul Singer, Secrétaire d'Etat de l'économie solidaire, Sao Paolo, Brésil
* Giovanni Acquati a représenté le RIPESS Europe en l'absence de Marie-Caroline Collard, Solidarité des Alternatives Wallones et Bruxelloises (SAW-B), Belgique, empêchée.
Dans la salle, la situation telle qu'elle se présente dans l'Angleterre, la Belgique, la Crète, l'Ecosse, la France, la Grèce, l'Italie, le Luxembourg, la Suède a pu être présentée par des représentants impliqués dans ces différents pays.

2 - En proposant une méthode de travail identique à tous les intervenants, dégageant des points communs et des perspectives de convergence

Chacun devait se préparer à répondre aux mêmes questions. Le défi étant global, la recherche d'alternatives, de réponses et/ou de solutions doit aussi avoir une dimension globale. Dans les faits, la plupart des mouvements qui se sont constitués pour faire exister une économie plus solidaire dans le monde, de façon souvent indépendante, ont développé des stratégies similaires, ou comparables de «Self Help» économique et/ou de résistance basée sur la solidarité.
- La première séquence répond aux questions suivantes pour les régions ou pays du monde représentés : les principaux mouvements, pourquoi se sont-ils formés, leurs objectifs, leurs publics, leurs résultats. «Que comprend-on par le terme économie solidaire et/ou quels (autres) termes, conceptions, traditions jouent un rôle important ?», quelles perspectives...
-La deuxième séquence se concentre sur la dimension alternative au capitalisme que comporte ces mouvements
-La troisième séquence fait le point de l'existant en matière de réseaux internationaux de l'économie solidaire.
Le tour d'horizon montre bien la diversité des points d?entrée. Les origines sont propres à chaque contexte. Les définitions, la forme des mouvements, sont marquées par les cultures et par la nature des problèmes à résoudre et par les aspirations. Mais il dégage aussi de grandes ressemblances dans les objectifs et fait apparaître des voies de convergence.
Une idée force peut être soulignée ici : la distinction persiste, quel que soit les termes employés, entre les mouvements coopératifs de l'économie sociale et une autre façon de faire, qu'on l'appelle «solidaire» ou «nouvelle économie sociale». Elle a affirmé sa différence. Elle est sensible dans toutes les communications. Les membres du mouvement des coopératives présents se sont déclarés «partie intégrante de ce mouvement», «dedans», et non pas à côté. En prendre acte publiquement permettra de mieux poser les formes et les conditions de leur collaboration mutuelle. Le chantier est ouvert en Europe dans une perspective 2009, largement évoquée dans la troisième séquence.

Un approfondissement des contenus et des enjeux du débat de fond seront présentés dans un prochain bulletin à partir des contributions écrites et du compte-rendu des échanges. Il est en cours actuellement, à l'initiative de Karl Birkhölzer. Sans prétendre à une définition (de plus!), sa synthèse se propose de donner des points de repères, suffisamment structurants pour délimiter ce qui caractérise ces nouvelles façons de faire. La dimension du capital social, dans l'esprit des travaux anglais et allemands sur l'audit social, y prendra certainement une place assez déterminante.

Compte-rendu : Martine Theveniaut
ATTAC (Allemagne) http://www.attac.de/
ATTAC (site international) http://www.attac.org/
http://www.solidarische-oekonomie.de/ (En-FR-SP-PT)
EURONET http://www.european-network.de/(DE-FR-EN)

Développement local au Brésil
Une multitude d?initiatives


EXPOBRASIL V s'est tenu du 6 au 8 décembre 2006 à Salvador, capitale de l'état de Bahia, un des 27 états du Brésil. Les rencontres annuelles des cinq dernières années ont été organisées dans le cadre du projet REDLIS (Réseau de développement local intégré et soutenable). Il s'agit d'un projet porté par le Réseau d'information du tiers-secteur (RITS), qui est un vaste réseau de communications et d'échanges qui est très présent partout au Brésil. Ainsi, il faut comprendre que le réseau DLIS n'est pas un réseau formellement constitué, mais plutôt un vaste projet de réseautage qui se concrétise par des larges rencontres annuelles (entre 1000 et 2000 participants à chaque année) avec la présence de la grande majorité des intervenants en développement local du Brésil (organisations de base, des ONG, des municipalités, des agences et ministères, des chercheurs, des grandes entreprises publiques et privées, etc.)
Il n'est pas possible de faire état un compte-rendu détaillé de cette rencontre. Néanmoins, trois éléments sont à signaler.

Responsabilité sociale des entreprises

Pour un non Brésilien, un élément frappant de telles rencontres est la présence de grandes entreprises, qu'elles soient publiques ou privées. Ainsi, des entreprises publiques comme PETROBRAS, ou encore la Banco do Nordeste, étaient fortement présents, et ils étaient du panel d'ouverture. Il est important de signaler qu'actuellement au Brésil, il y a un mouvement, appuyé par le gouvernement du Président Lula, en faveur d'une forte politique de «responsabilité sociale des entreprises». Ainsi, ces entreprises s'impliquent, de manière variable, dans des projets de lutte contre la pauvreté, du support aux petits agriculteurs, et dans divers autres projets de développement local.

Coopérer en portugais

Initié lors de la 4e édition d'EXPOBRASIL en 2005, des échanges se systématisent entre acteurs de développement local des pays lusophones. Ainsi, cette année les brésiliens ont échangé avec de participants en provenance du Portugal, de Mozambique, de Cap Vert et de Guinée-Bissau. Hélas, considérant les difficultés pour les africains d'obtenir des visas, il a été impossible pour des participants d?Angola et de Sao Tomé et Principe de participer. Il en fut de même pour le Timor oriental.

Lors d'un atelier, les participants des divers pays ont fait part de leurs expériences. Il est intéressant de mentionner que les expériences au Portugal et au Cap Vert reposent sur une participation importante des différents secteurs de la société civile tandis qu'au Mozambique c'est une coopérative qui est l?instrument de développement pour un nombre important de femmes (nous avons déjà parlé de cette coopérative dans le Bulletin #19 publié en 2005).

Projet de Politique nationale d'appui au développement local

En septembre dernier, après deux années de travail impliquant un grand nombre d'intervenants, un projet de Politique nationale d?appui au développement local a été proposé au gouvernement brésilien.
Comme l'a expliqué Ladislau Dowbor, un des auteurs de cette politique, le développement local n'est pas l'addition de diverses actions locales que des ministères, agences, municipalités, entreprises et associations, entreprennent. Comme dans la majorité des pays, les gouvernements décentralisent ou déconcentrent les politiques et les mesures, mais sans plan d'ensemble.
Ainsi, l'affirmation que le développement local est avant tout processus par lequel la communauté locale se prend en main, qu'lle décide et planifie son devenir, est une affirmation fondamentale qui nous rejoint pleinement. Sans l'empowerment des personnes et de la communauté, le développement économique social et culturel ne se réalisera pas.
L'extrait suivant de l'introduction de ce projet indique bien sa vision.

Le développement a toujours été considéré comme un processus qui touche une région ou qui descend de sphères supérieures, sous la forme d'investissements publics ou de l'installation d'entreprises privées. La modernisation, dans le sens le plus ouvert de production d'emploi et de revenu, de valorisation de la petite et moyenne entreprise, de lutte contre la pauvreté, de réduction des inégalités, de mise en place de politiques publiques de qualité, tend à être vu comme une dynamique provenant de l'extérieur et que la communauté attend dans la passivité.
Des décennies d'expériences de projets de développement confirment cependant que la capacité d'auto-organisation locale, la richesse du capital social, la participation citoyenne et le sentiment d'appropriation du processus par la communauté sont des éléments vitaux de sa consolidation. Le développement n'est pas qu'un ensemble de projets orientés vers la croissance économique. C'est une dynamique culturelle et politique qui transforme la vie sociale.
D'innombrables communes, communautés, villes - les différentes subdivisions qui composent les territoires locaux - ont compris cette dimension du développement. Ils ont construit des espaces de mobilisation démocratique et productive, où les acteurs sociaux - administrations publiques, entreprises, syndicats, organisations de la société civile - se sont organisés pour mobiliser le potentiel local. Ils ont renoncé à attendre, ils ont relevé leurs manches et dynamisent déjà un ensemble d'activités, en partant de nouveaux pactes et de la mobilisation des ressources disponibles. Les apports externes sont importants, mais ils doivent exister comme des compléments à une dynamique qui appartient à la société locale elle-même.
À partir de cette vision d'ensemble, le programme d'études réalisé a conclu que les entraves au développement local et les propositions correspondantes pour les dépasser peuvent être regroupées selon huit axes distincts, bien que très souvent synergiques ou superposés : 1 - Financement et commercialisation 2 - Technologie; 3 - Développement institutionnel; 4 - Information; 5 - Communication; 6 - Éducation et formation; 7 - Travail, emploi et revenu; 8 - Durabilité environnementale


Cette rencontre aura été inspirante et elle indique que le mouvement de développement local au Brésil est très actif et mobilisé.

Rédaction : Yvon Poirier
http://www.rits.org.br/
http://expo.rededlis.org.br/
http://www.cooperaremportugues.org/
http://www.dowbor.org


Annonce

LUX'09
Le Réseau intercontinental de promotion de l'économie sociale et solidaire (RIPESS) annonce que le mandat à été confié à l'Institut Européen de l'Économie Solidaire (INEES) d'organiser la 4e Rencontre internationale de globalisation de la solidarité au Luxembourg en 2009.Le projet s'intitule actuellement LUX'09. Des informations suivront dans les prochains mois.

Nos Bulletins sont disponibles sur le WEB :

http://developpementlocal.blogspot.com/
http://www.apreis.org//

Remerciements à nos traducteurs :
Évéline Poirier (Canada) pour l?anglais, Paul M. Makédonski (Pérou) et Brunilda Rafael (France) pour l'espagnol et Michel Collin (Brésil) pour le portugais

Nous contacter (pour informations, nouveaux abonnements ou désabonnements)
Yvon Poirier ypoirier@videotron.ca

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